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Revue de l’Institut du Monde et du Développement | 83
ment de logique qui modifie en profondeur le budget de l’État est relayé par des
transformations importantes de l’activité des agents publics qui ont la responsa-
bilité de pourvoir à sa réalisation. Ces derniers doivent donc s’adapter à la cul-
ture de résultats. Il est donc nécessaire d’organiser la formation des agents pu-
blics chargés de mettre en œuvre cette nouvelle conception des politiques pu-
bliques, de pourvoir à leur redéploiement en fonction des besoins, tout en tenant
21
compte des évolutions démographiques . Ces évolutions véhiculées par les
objectifs de performance conduisent à élaborer des instruments de pilotage des
ressources humaines.
Mais cette problématique qui déploie ses effets en France peut également con-
cerner les pays émergents afin de pourvoir à leurs besoins en ressources hu-
maines dans le secteur public. En effet, élaborer des instruments de pilotage des
ressources humaines adaptés aux réalités locales permet de faire l’inventaire des
besoins dans la perspective de combler les manques dans un premier temps puis
d’optimiser ensuite l’activité et les effectifs.
De même, cette problématique est largement partagée par les pays d’Europe
centrale et orientale dont les administrations publiques doivent faire face à des
besoins importants d’agents formés pour exercer les missions de l’État à l’heure
où celui-ci se transforme en se restructurant à l’issue des changements politiques
à l’œuvre dans ces pays. C’est pourquoi les enseignements tirés de la réforme du
secteur public en France suscitent l’intérêt de ces derniers. Les travaux de
l’IMODEV ont permis de vérifier cette analyse tant en République tchèque que
dans la Fédération de Russie.
En effet, la Russie a eu au cours de la dernière décennie des difficultés à maîtri-
ser les effectifs de sa fonction publique puisque le nombre de fonctionnaires, qui
était d’un million six cent soixante-quatorze mille huit cents en 2009 pour cent
quarante-deux millions d’habitants, a augmenté de 47,7 % en dix ans. En 2000,
la Fédération de Russie comptait, pour dix mille habitants, quatre-vingts fonc-
tionnaires contre cent dix-huit en 2009. Il est intéressant de rappeler, à titre de
comparaison, que l’Union soviétique employait six cent soixante-trois mille
fonctionnaires en 1990 pour une population deux fois plus importante
22
puisqu’elle s’établissait à deux cent quatre-vingt-huit millions d’habitants .
L’augmentation constatée depuis l’an 2000 dans la Fédération de Russie a con-
cerné davantage le niveau fédéral que les autres niveaux d’administration pu-
blique. Ainsi, si le nombre de fonctionnaires fédéraux a augmenté de 68 % entre
2000 et 2009, la hausse a été, sur la même période, de 47 % pour les fonction-
naires de régions et des républiques et de 14 % pour les fonctionnaires munici-
23
paux .
21 Départs à la retraite, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, etc.
o
22 Cf. l’article paru à ce sujet dans le journal russe Vremia Novostieï, n 134, 30 juillet 2010.
23 A. Samigoullina, E. Sournatcheva, art. cit.
RIMD – n o 2 – 2011
ment de logique qui modifie en profondeur le budget de l’État est relayé par des
transformations importantes de l’activité des agents publics qui ont la responsa-
bilité de pourvoir à sa réalisation. Ces derniers doivent donc s’adapter à la cul-
ture de résultats. Il est donc nécessaire d’organiser la formation des agents pu-
blics chargés de mettre en œuvre cette nouvelle conception des politiques pu-
bliques, de pourvoir à leur redéploiement en fonction des besoins, tout en tenant
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compte des évolutions démographiques . Ces évolutions véhiculées par les
objectifs de performance conduisent à élaborer des instruments de pilotage des
ressources humaines.
Mais cette problématique qui déploie ses effets en France peut également con-
cerner les pays émergents afin de pourvoir à leurs besoins en ressources hu-
maines dans le secteur public. En effet, élaborer des instruments de pilotage des
ressources humaines adaptés aux réalités locales permet de faire l’inventaire des
besoins dans la perspective de combler les manques dans un premier temps puis
d’optimiser ensuite l’activité et les effectifs.
De même, cette problématique est largement partagée par les pays d’Europe
centrale et orientale dont les administrations publiques doivent faire face à des
besoins importants d’agents formés pour exercer les missions de l’État à l’heure
où celui-ci se transforme en se restructurant à l’issue des changements politiques
à l’œuvre dans ces pays. C’est pourquoi les enseignements tirés de la réforme du
secteur public en France suscitent l’intérêt de ces derniers. Les travaux de
l’IMODEV ont permis de vérifier cette analyse tant en République tchèque que
dans la Fédération de Russie.
En effet, la Russie a eu au cours de la dernière décennie des difficultés à maîtri-
ser les effectifs de sa fonction publique puisque le nombre de fonctionnaires, qui
était d’un million six cent soixante-quatorze mille huit cents en 2009 pour cent
quarante-deux millions d’habitants, a augmenté de 47,7 % en dix ans. En 2000,
la Fédération de Russie comptait, pour dix mille habitants, quatre-vingts fonc-
tionnaires contre cent dix-huit en 2009. Il est intéressant de rappeler, à titre de
comparaison, que l’Union soviétique employait six cent soixante-trois mille
fonctionnaires en 1990 pour une population deux fois plus importante
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puisqu’elle s’établissait à deux cent quatre-vingt-huit millions d’habitants .
L’augmentation constatée depuis l’an 2000 dans la Fédération de Russie a con-
cerné davantage le niveau fédéral que les autres niveaux d’administration pu-
blique. Ainsi, si le nombre de fonctionnaires fédéraux a augmenté de 68 % entre
2000 et 2009, la hausse a été, sur la même période, de 47 % pour les fonction-
naires de régions et des républiques et de 14 % pour les fonctionnaires munici-
23
paux .
21 Départs à la retraite, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, etc.
o
22 Cf. l’article paru à ce sujet dans le journal russe Vremia Novostieï, n 134, 30 juillet 2010.
23 A. Samigoullina, E. Sournatcheva, art. cit.
RIMD – n o 2 – 2011

