Page 80 - RIMD_2011-2
P. 80
80 | Les agents publics, acteurs de la modernisation
des hauts fonctionnaires devraient suivre une formation de niveau supérieur à
10
l’étranger en 2016, ce taux devant augmenter à 12 % en 2020 .
Au vu de ces éléments, il est permis de considérer que dans les pays d’Europe
centrale et orientale, dans la Fédération de Russie comme dans les pays émer-
gents, la question de la modernisation des administrations publiques se pose avec
acuité. Les uns comme les autres sont en effet pleinement concernés par le ren-
forcement des capacités dans un contexte où les transformations de l’État sont
liées à la modernisation des administrations. Or, ce processus repose largement
sur les agents publics qui ont la charge de mettre en œuvre l’action publique.
Ainsi, dans les pays émergents, des études de l’OCDE ont révélé que
l’inefficacité des pouvoirs publics est due en partie à des faiblesses ou lacunes en
matière de dotations en personnel, notamment des dotations en personnel impré-
visibles ou non équilibrées et des mauvaises conditions dans la fonction pu-
blique, à savoir de faibles niveaux de rémunération ou des exodes de personnel
11
qualifié vers d’autres pays .
Par ailleurs, dans la Fédération de Russie, les réformes du secteur public réali-
sées en France font l’objet d’une attention particulière. En effet, à l’heure où la
Russie doit conduire les changements nécessaires à la réforme de l’État, des
réflexions se font jour pour tenter de définir les critères qui en matière de res-
sources humaines seraient susceptibles de constituer des forces motrices et de
modernisation du secteur public. Cependant, l’enjeu de l’adaptation au contexte
local est déterminant étant précisé que la modernisation des administrations se
heurte dans ce pays à la coexistence d’une génération d’agents issus de l’ancien
12
système et de personnels appartenant à la classe moyenne . Cette situation n’est
pas sans entraîner des difficultés dans la mise en œuvre de la modernisation des
administrations publiques.
C'est pourquoi le programme 2020 développé par gouvernement russe ne prévoit
pas simplement des formations, mais envisage également un rajeunissement
important de la fonction publique. Dans cette perspective, la proportion de hauts
fonctionnaires âgés de plus de cinquante ans devrait passer à 30 %, contre 48 %
13
aujourd’hui . En ce sens, V. Poutine a appelé en septembre 2011 au « renouvel-
lement du corps de fonctionnaires russes », ce processus figurant aujourd’hui
parmi les « tâches clés » de la Fédération de Russie. Selon le Chef du gouverne-
ment russe, « il s’agit de modifier la philosophie de la fonction publique. Nous
entendons amener au pouvoir, dans l’économie, dans la politique et dans la
sphère sociale de nouvelles personnes ayant déjà prouvé leur capacité d’agir dans
10 A. Samigoullina, E. Sournatcheva, « Demain, les fonctionnaires parleront tous anglais »,
Gazeta.ru, 19 janvier 2011.
11 OCDE, op. cit.
12 Cf. le colloque organisé par l’IMODEV en collaboration avec l’Institut Post-Crisis World à la
Douma de Moscou, le 12 novembre 2010 sur le thème des réformes du secteur public et la crise
financière en France et en Russie (www.imodev.org).
13 A. Samigoullina, E. Sournatcheva, art. cit.
RIMD – n o 2 – 2011
des hauts fonctionnaires devraient suivre une formation de niveau supérieur à
10
l’étranger en 2016, ce taux devant augmenter à 12 % en 2020 .
Au vu de ces éléments, il est permis de considérer que dans les pays d’Europe
centrale et orientale, dans la Fédération de Russie comme dans les pays émer-
gents, la question de la modernisation des administrations publiques se pose avec
acuité. Les uns comme les autres sont en effet pleinement concernés par le ren-
forcement des capacités dans un contexte où les transformations de l’État sont
liées à la modernisation des administrations. Or, ce processus repose largement
sur les agents publics qui ont la charge de mettre en œuvre l’action publique.
Ainsi, dans les pays émergents, des études de l’OCDE ont révélé que
l’inefficacité des pouvoirs publics est due en partie à des faiblesses ou lacunes en
matière de dotations en personnel, notamment des dotations en personnel impré-
visibles ou non équilibrées et des mauvaises conditions dans la fonction pu-
blique, à savoir de faibles niveaux de rémunération ou des exodes de personnel
11
qualifié vers d’autres pays .
Par ailleurs, dans la Fédération de Russie, les réformes du secteur public réali-
sées en France font l’objet d’une attention particulière. En effet, à l’heure où la
Russie doit conduire les changements nécessaires à la réforme de l’État, des
réflexions se font jour pour tenter de définir les critères qui en matière de res-
sources humaines seraient susceptibles de constituer des forces motrices et de
modernisation du secteur public. Cependant, l’enjeu de l’adaptation au contexte
local est déterminant étant précisé que la modernisation des administrations se
heurte dans ce pays à la coexistence d’une génération d’agents issus de l’ancien
12
système et de personnels appartenant à la classe moyenne . Cette situation n’est
pas sans entraîner des difficultés dans la mise en œuvre de la modernisation des
administrations publiques.
C'est pourquoi le programme 2020 développé par gouvernement russe ne prévoit
pas simplement des formations, mais envisage également un rajeunissement
important de la fonction publique. Dans cette perspective, la proportion de hauts
fonctionnaires âgés de plus de cinquante ans devrait passer à 30 %, contre 48 %
13
aujourd’hui . En ce sens, V. Poutine a appelé en septembre 2011 au « renouvel-
lement du corps de fonctionnaires russes », ce processus figurant aujourd’hui
parmi les « tâches clés » de la Fédération de Russie. Selon le Chef du gouverne-
ment russe, « il s’agit de modifier la philosophie de la fonction publique. Nous
entendons amener au pouvoir, dans l’économie, dans la politique et dans la
sphère sociale de nouvelles personnes ayant déjà prouvé leur capacité d’agir dans
10 A. Samigoullina, E. Sournatcheva, « Demain, les fonctionnaires parleront tous anglais »,
Gazeta.ru, 19 janvier 2011.
11 OCDE, op. cit.
12 Cf. le colloque organisé par l’IMODEV en collaboration avec l’Institut Post-Crisis World à la
Douma de Moscou, le 12 novembre 2010 sur le thème des réformes du secteur public et la crise
financière en France et en Russie (www.imodev.org).
13 A. Samigoullina, E. Sournatcheva, art. cit.
RIMD – n o 2 – 2011

