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48 | Aide budgétaire. Requiescat in Pace ?
avait déjà émis des doutes, soulignant qu’il n’existait pas de preuve d’une telle
affirmation.
De fait, si l’aide budgétaire globale est utilisée comme un véritable instrument de
coopération pour le développement, elle engendre inévitablement des coûts de
transaction importants. En fait, les coûts de transaction de l’aide budgétaire se
sont révélés très élevés. Le dialogue sur les politiques implique une multiplica-
tion des réunions pour le suivi des indicateurs et de la mise en œuvre des poli-
tiques, même dans les pays qui ont mis en place un groupe de partenaires à l’aide
budgétaire discutant collectivement avec le gouvernement. Une solution partielle
consiste à spécialiser les partenaires pour éviter les discussions interminables
avec interlocuteurs multiples (Burkina Faso).
Toutefois, si l’on met en relation ces coûts de transaction élevés avec les mon-
tants décaissés, il apparaît assez clairement que l’aide budgétaire globale est une
modalité particulièrement efficiente.
A. Disposer du personnel qualifié pour mener le dialogue, l’assistance
technique ou le partenariat
L’aide budgétaire suppose que les personnes qui participent au dialogue sur les
politiques pour les pays récipiendaires et le (les) PTF(s) soient de bon niveau
technique et maîtrisent les particularités du pays qui bénéficie de l’aide budgé-
taire. Comme il est souvent difficile de recruter ce genre de personnel, les PTF
font de plus en plus recours à des personnels locaux, souvent ceux-là même qui
constituaient leurs interlocuteurs, comme nous venons de le mentionner.
L’absence de personnel compétent au niveau des agences locales, des sièges ou
des institutions impliquées dans le partenariat peut constituer une sérieuse limite
au bon déroulement du dialogue. Parmi le personnel des PTF, peu maîtrisent
effectivement à la fois les questions techniques et les questions budgétaires.
B. Prévisibilité/Conditionnalité.
L’aide budgétaire crée une tension entre la prévisibilité des décaissements et
l’atteinte des résultats attendus, qui est matérialisée par une série de déclencheurs
(triggers). En effet, l’objectif affiché est la prévisibilité, nécessaire pour que
l’aide budgétaire puisse s’inscrire harmonieusement dans le processus budgé-
taire. Le fait de rendre certains décaissements conditionnels pose alors problème,
même si les conditions traduisent la stratégie du pays récipiendaire.
Une bonne prévisibilité supposerait que les montants soient annoncés au moment
de la préparation du budget (y compris les montants des tranches variables), et
que les décaissements interviennent en début d’année budgétaire. La plupart des
PTF ne respectaient pas, au départ, ces deux contraintes, mais s’y sont progressi-
vement conformés – pour la plupart. L’idée apparemment contradictoire que les
décaissements sur les tranches variables soient en même temps prévisibles a été
résolue par le système dit n-1, n, n+1 : en année n, les performances de l’année
RIMD – n o 2 – 2011
avait déjà émis des doutes, soulignant qu’il n’existait pas de preuve d’une telle
affirmation.
De fait, si l’aide budgétaire globale est utilisée comme un véritable instrument de
coopération pour le développement, elle engendre inévitablement des coûts de
transaction importants. En fait, les coûts de transaction de l’aide budgétaire se
sont révélés très élevés. Le dialogue sur les politiques implique une multiplica-
tion des réunions pour le suivi des indicateurs et de la mise en œuvre des poli-
tiques, même dans les pays qui ont mis en place un groupe de partenaires à l’aide
budgétaire discutant collectivement avec le gouvernement. Une solution partielle
consiste à spécialiser les partenaires pour éviter les discussions interminables
avec interlocuteurs multiples (Burkina Faso).
Toutefois, si l’on met en relation ces coûts de transaction élevés avec les mon-
tants décaissés, il apparaît assez clairement que l’aide budgétaire globale est une
modalité particulièrement efficiente.
A. Disposer du personnel qualifié pour mener le dialogue, l’assistance
technique ou le partenariat
L’aide budgétaire suppose que les personnes qui participent au dialogue sur les
politiques pour les pays récipiendaires et le (les) PTF(s) soient de bon niveau
technique et maîtrisent les particularités du pays qui bénéficie de l’aide budgé-
taire. Comme il est souvent difficile de recruter ce genre de personnel, les PTF
font de plus en plus recours à des personnels locaux, souvent ceux-là même qui
constituaient leurs interlocuteurs, comme nous venons de le mentionner.
L’absence de personnel compétent au niveau des agences locales, des sièges ou
des institutions impliquées dans le partenariat peut constituer une sérieuse limite
au bon déroulement du dialogue. Parmi le personnel des PTF, peu maîtrisent
effectivement à la fois les questions techniques et les questions budgétaires.
B. Prévisibilité/Conditionnalité.
L’aide budgétaire crée une tension entre la prévisibilité des décaissements et
l’atteinte des résultats attendus, qui est matérialisée par une série de déclencheurs
(triggers). En effet, l’objectif affiché est la prévisibilité, nécessaire pour que
l’aide budgétaire puisse s’inscrire harmonieusement dans le processus budgé-
taire. Le fait de rendre certains décaissements conditionnels pose alors problème,
même si les conditions traduisent la stratégie du pays récipiendaire.
Une bonne prévisibilité supposerait que les montants soient annoncés au moment
de la préparation du budget (y compris les montants des tranches variables), et
que les décaissements interviennent en début d’année budgétaire. La plupart des
PTF ne respectaient pas, au départ, ces deux contraintes, mais s’y sont progressi-
vement conformés – pour la plupart. L’idée apparemment contradictoire que les
décaissements sur les tranches variables soient en même temps prévisibles a été
résolue par le système dit n-1, n, n+1 : en année n, les performances de l’année
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