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Revue de l’Institut du Monde et du Développement | 47

civile, qui constitue pourtant un contre-pouvoir vital dans des pays où l’exécutif
joue un rôle majeur, voire écrasant. En pratique, il semble que les gouvernements
et les PTF essaient dès que possible de se débarrasser de cette contrainte. Ceci
s’explique sans doute par la crainte de rendre le dialogue encore plus complexe
(en intégrant des acteurs insuffisamment informés, ou mettant en œuvre une
opposition systématique) et d’accroître la difficulté à réaliser des compromis.
Cependant, cela renforce l’impression parfois très forte que la redevabilité des
gouvernements aidés est plus forte vis-à-vis des PTF que par rapport à leurs
propres citoyens.


C. Un dialogue qui tend à se perdre dans des détails
Très souvent, le dialogue a eu tendance à se polariser sur des points secondaires,
comme les modalités de calcul des indicateurs, les systèmes d’information, etc.
De plus, les matrices de suivi ont souvent multiplié les domaines de discussion et
les indicateurs, rendant le dialogue excessivement lourd et consommateur de
temps. C’est pourquoi Lawson et alii (2005) recommandent d’éviter de « déve-
lopper la taille ou la complexité du cadre d’évaluation des performances (PAF)
plus qu’il n’est nécessaire » et de ne faire du PAF « qu’une composante parmi
tant d’autres d’une séquence coordonnée de processus utiles à la revue des per-
formances et au dialogue politique ».

D. Un dialogue qui devrait reposer sur des constats aussi objectifs que
possible
Un aspect novateur du dispositif d’aide budgétaire a été de faire jouer un rôle
important à des mécanismes « tiers ». Le plus remarquable est sans doute le
PEFA, qui constitue un point de référence pour le dialogue sur les réformes de la
gestion des finances publiques pour l’ensemble des parties grâce à son caractère
indépendant et fondé sur des critères objectifs. En ce qui concerne les finances
publiques, cette approche est cependant plus facile à mettre en œuvre dans les
pays à faible revenu dépendants des ressources extérieures publiques que dans
les pays à revenu intermédiaire qui se soucient beaucoup de la perception par les
marchés (qui les financent) d’une éventuelle mauvaise évaluation PEFA. Pour
lever ce genre de difficulté, il a été admis que l’exercice PEFA peut aussi être
autoadministré.

III. L’aide budgétaire globale accroît-elle l’efficacité de l’aide ? La réduc-
tion des coûts de transaction

La réduction des coûts de transaction était considérée comme un avantage décisif
de l’aide budgétaire globale, celle-ci devait permettre d’éliminer les coûts de
transaction élevés impliqués par la gestion des projets. Pourtant, Killick (2004)




RIMD – n o 2 – 2011
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