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36 | Repenser le développement en Afrique
méthode contribue à mettre en évidence les processus d’action et de transforma-
tion sociale qui sont manifestes au sein de la société étudiée.
Une telle approche permet de dégager des données objectives sur les comporte-
ments, les pratiques sociales et les caractéristiques socio-économiques à l’origine
du phénomène de pauvreté (sexe, âge, scolarité, migration, emploi, revenu, etc.).
Elle permet également une identification précise des besoins à partir du discours
des populations pauvres, sur la base de témoignages des populations.
L’approche anthropologique constitue une approche alternative et/ou complé-
mentaire à l’approche participative, surtout dans les contextes économiques,
politiques et sociaux au sein desquels cette dernière est particulièrement difficile
à mettre en œuvre. Cependant, l’approche anthropologique, même si elle consti-
tue une alternative et/ou complémentaire, ne saurait se substituer à l’approche
participative dans la mesure où cette dernière fait face à de multiples contraintes.
En effet, bien que l’approche l’anthropologique permette d’identifier des causes
et facteurs de pauvreté propres aux caractéristiques et à l’environnement immé-
diats des individus, ces éléments ne se prêtent que peu, voire pas à la généralisa-
tion, tandis que celle-ci, à certains degrés, est pourtant nécessaire à l’élaboration
de politiques de lutte contre la pauvreté tels que les DSRP.
Par ailleurs, l’approche anthropologique est encore plus concernée par les con-
traintes temporelles et financières. Relevant de la recherche scientifique, la pra-
tique de terrain anthropologique est un processus long et coûteux dont
l’information brute collectée nécessite une analyse approfondie afin d’être ex-
ploitable et utilisable à des fins de planification de politiques publiques de lutte
contre la pauvreté.
IV. Perspectives
L’implication des populations à travers la mise en œuvre de l’approche participa-
tive destinée à améliorer la compréhension du phénomène de pauvreté et à iden-
tifier les besoins des populations pauvres relève d’une grande complexité dans
une perspective de lutte contre la pauvreté. En effet, malgré l’importance du rôle
des populations cibles dans ce domaine, l’implication de ces dernières n’est pas
systématisée, voire parfois inexistante.
L’approche anthropologique constitue une approche privilégiée dans la connais-
sance du phénomène de pauvreté. Elle est même indispensable à la compréhen-
sion de ses causes et de ses manifestations, mais également à l’identification des
besoins des populations évoluant dans des conditions de pauvreté. Cette ap-
proche délivre une connaissance « de l’intérieur », elle permet au chercheur de
saisir le détail, un comportement inconscient et qui semble, pour l’observateur
non averti, peu significatif, mais qui, à travers l’analyse du chercheur, se révèle
être à l’origine d’un facteur de précarisation. Dans le domaine de la conception
des politiques de lutte contre la pauvreté, la recherche dans le domaine de
l’anthropologie ne constitue pas un élément essentiel pour les bailleurs bien
RIMD – n o 2 – 2011
méthode contribue à mettre en évidence les processus d’action et de transforma-
tion sociale qui sont manifestes au sein de la société étudiée.
Une telle approche permet de dégager des données objectives sur les comporte-
ments, les pratiques sociales et les caractéristiques socio-économiques à l’origine
du phénomène de pauvreté (sexe, âge, scolarité, migration, emploi, revenu, etc.).
Elle permet également une identification précise des besoins à partir du discours
des populations pauvres, sur la base de témoignages des populations.
L’approche anthropologique constitue une approche alternative et/ou complé-
mentaire à l’approche participative, surtout dans les contextes économiques,
politiques et sociaux au sein desquels cette dernière est particulièrement difficile
à mettre en œuvre. Cependant, l’approche anthropologique, même si elle consti-
tue une alternative et/ou complémentaire, ne saurait se substituer à l’approche
participative dans la mesure où cette dernière fait face à de multiples contraintes.
En effet, bien que l’approche l’anthropologique permette d’identifier des causes
et facteurs de pauvreté propres aux caractéristiques et à l’environnement immé-
diats des individus, ces éléments ne se prêtent que peu, voire pas à la généralisa-
tion, tandis que celle-ci, à certains degrés, est pourtant nécessaire à l’élaboration
de politiques de lutte contre la pauvreté tels que les DSRP.
Par ailleurs, l’approche anthropologique est encore plus concernée par les con-
traintes temporelles et financières. Relevant de la recherche scientifique, la pra-
tique de terrain anthropologique est un processus long et coûteux dont
l’information brute collectée nécessite une analyse approfondie afin d’être ex-
ploitable et utilisable à des fins de planification de politiques publiques de lutte
contre la pauvreté.
IV. Perspectives
L’implication des populations à travers la mise en œuvre de l’approche participa-
tive destinée à améliorer la compréhension du phénomène de pauvreté et à iden-
tifier les besoins des populations pauvres relève d’une grande complexité dans
une perspective de lutte contre la pauvreté. En effet, malgré l’importance du rôle
des populations cibles dans ce domaine, l’implication de ces dernières n’est pas
systématisée, voire parfois inexistante.
L’approche anthropologique constitue une approche privilégiée dans la connais-
sance du phénomène de pauvreté. Elle est même indispensable à la compréhen-
sion de ses causes et de ses manifestations, mais également à l’identification des
besoins des populations évoluant dans des conditions de pauvreté. Cette ap-
proche délivre une connaissance « de l’intérieur », elle permet au chercheur de
saisir le détail, un comportement inconscient et qui semble, pour l’observateur
non averti, peu significatif, mais qui, à travers l’analyse du chercheur, se révèle
être à l’origine d’un facteur de précarisation. Dans le domaine de la conception
des politiques de lutte contre la pauvreté, la recherche dans le domaine de
l’anthropologie ne constitue pas un élément essentiel pour les bailleurs bien
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