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34 | Repenser le développement en Afrique
les femmes, les jeunes ou les paysans sans terre. D’une part, ces groupes sont
souvent peu accessibles, car établis dans les bidonvilles ou des zones caractéri-
sées par l’insécurité et l’instabilité et, d’autre part, ils sont parfois discrédités par
les pouvoirs publics ce qui contribue, dans certaines régions, à les exclure du
processus de participation de façon plus ou moins consciente.
Par ailleurs, les populations pauvres sont, pour la plupart, analphabètes. Elles
disposent ainsi de moyens d’expression limités. De plus, ces dernières n’ont pas
toujours conscience de l’importance de leur rôle dans l’amélioration de leurs
propres conditions de vie à travers leur participation à un processus de concerta-
tion politique. Les études menées en Afrique subsaharienne et notamment au
Sénégal ont mis en évidence que ces populations ne manifestent qu’un faible
intérêt pour les décideurs politiques dont la perception est souvent négative.
Nombreuses sont les populations qui ne croient pas que l’amélioration de leurs
conditions de vie passe par leur participation au processus politique et à la mise
en œuvre d’une politique adaptée.
Enfin, les enquêteurs ont parfois tendance à interpréter les besoins et revendica-
tions des populations pauvres en dehors des réalités du quartier ou du village
dans lesquels ces populations évoluent et s’expriment. Cela est d’autant plus
vérifié lorsque l’environnement est caractérisé par la faible indépendance des
acteurs de la Société Civile dans le processus d’élaboration des politiques pu-
bliques. C’est notamment le cas lorsque, par exemple, le gouvernement s’engage
lui-même à s’ingérer dans l’organisation des acteurs de la Société Civile lors de
la tenue de concertations. À défaut de privilégier la voix de la population, ces
facteurs donnent la primauté aux clientélisme et mouvances politiques spéci-
fiques déformant ainsi les besoins et revendications identifiés lors des concerta-
tions. Conséquemment, le risque que ces élites finissent par produire des ana-
lyses fictives qui ne répondent pas ou peu à la réalité du phénomène de pauvreté
est bien réel.
D’une façon générale, le sondage de l’opinion publique est l’instrument de plus
en plus privilégié afin de permettre de disposer des informations sur les popula-
tions pauvres et d’obtenir une évaluation indépendante de leurs besoins. Par
ailleurs, cette technique est également privilégiée dans l’appréciation des résul-
tats obtenus suite à la mise en œuvre des DSRP. Ces sondages sont complétés
par des enquêtes statistiques plus ou moins ciblées sur des thématiques particu-
lières généralement coordonnées par les ministères respectifs (ministère de la
Santé pour le secteur de la santé…).
À travers la vulgarisation de la technique de sondage et conséquemment aux
principales contraintes liées à l’application de l’approche participative, la col-
lecte d’informations aboutit souvent à des masses de données ne traduisant que
les besoins immédiats que la situation présente prenant la forme de revendica-
tions stéréotypées. En conséquence, le diagnostic des besoins se résume souvent
à une liste de recensement de problèmes présupposés par la bureaucratie et reflé-
tant les priorités des politiques des bailleurs.
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les femmes, les jeunes ou les paysans sans terre. D’une part, ces groupes sont
souvent peu accessibles, car établis dans les bidonvilles ou des zones caractéri-
sées par l’insécurité et l’instabilité et, d’autre part, ils sont parfois discrédités par
les pouvoirs publics ce qui contribue, dans certaines régions, à les exclure du
processus de participation de façon plus ou moins consciente.
Par ailleurs, les populations pauvres sont, pour la plupart, analphabètes. Elles
disposent ainsi de moyens d’expression limités. De plus, ces dernières n’ont pas
toujours conscience de l’importance de leur rôle dans l’amélioration de leurs
propres conditions de vie à travers leur participation à un processus de concerta-
tion politique. Les études menées en Afrique subsaharienne et notamment au
Sénégal ont mis en évidence que ces populations ne manifestent qu’un faible
intérêt pour les décideurs politiques dont la perception est souvent négative.
Nombreuses sont les populations qui ne croient pas que l’amélioration de leurs
conditions de vie passe par leur participation au processus politique et à la mise
en œuvre d’une politique adaptée.
Enfin, les enquêteurs ont parfois tendance à interpréter les besoins et revendica-
tions des populations pauvres en dehors des réalités du quartier ou du village
dans lesquels ces populations évoluent et s’expriment. Cela est d’autant plus
vérifié lorsque l’environnement est caractérisé par la faible indépendance des
acteurs de la Société Civile dans le processus d’élaboration des politiques pu-
bliques. C’est notamment le cas lorsque, par exemple, le gouvernement s’engage
lui-même à s’ingérer dans l’organisation des acteurs de la Société Civile lors de
la tenue de concertations. À défaut de privilégier la voix de la population, ces
facteurs donnent la primauté aux clientélisme et mouvances politiques spéci-
fiques déformant ainsi les besoins et revendications identifiés lors des concerta-
tions. Conséquemment, le risque que ces élites finissent par produire des ana-
lyses fictives qui ne répondent pas ou peu à la réalité du phénomène de pauvreté
est bien réel.
D’une façon générale, le sondage de l’opinion publique est l’instrument de plus
en plus privilégié afin de permettre de disposer des informations sur les popula-
tions pauvres et d’obtenir une évaluation indépendante de leurs besoins. Par
ailleurs, cette technique est également privilégiée dans l’appréciation des résul-
tats obtenus suite à la mise en œuvre des DSRP. Ces sondages sont complétés
par des enquêtes statistiques plus ou moins ciblées sur des thématiques particu-
lières généralement coordonnées par les ministères respectifs (ministère de la
Santé pour le secteur de la santé…).
À travers la vulgarisation de la technique de sondage et conséquemment aux
principales contraintes liées à l’application de l’approche participative, la col-
lecte d’informations aboutit souvent à des masses de données ne traduisant que
les besoins immédiats que la situation présente prenant la forme de revendica-
tions stéréotypées. En conséquence, le diagnostic des besoins se résume souvent
à une liste de recensement de problèmes présupposés par la bureaucratie et reflé-
tant les priorités des politiques des bailleurs.
RIMD – n o 2 – 2011