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d’une quinzaine de personnes. Il est arrivé que des gros navires de com-
merce soient aussi utilisés par les pirates. En l’occurrence, cela a été le cas
pour le ravitaillement d’un Mother Ship à la dérive par défaut de carburant
ou pour le sauvetage d’une bande de pirates en perdition sur un mother
ship en train de couler.
Les différents modes opératoires observés depuis 2008 montrent une évo-
lution des techniques comme des aptitudes de pirates qui vont jusqu’à uti-
liser le savoir-faire des marins otages pour contribuer au succès de leurs
opérations. Les pirates somaliens munis de fusils Kalachnikov, de lance-
grenades (RPG) et d’échelles ont réussi à intercepter 24 navires de com-
merce en 2011. Ils ont conduit aussi 129 attaques infructueuses. Leurs
interventions couvrent une grande partie de l’Océan Indien. La moyenne
du montant des rançons est passée entre 2005 et 2011 de 150.000 dollars à
4,6 millions de dollars. La plus forte rançon jusqu’ici s’est élevée à 11 mil-
lions de dollars pour un pétrolier (Irene). L’impact annuel de la piraterie
sur l’économie mondiale est estimé a une dizaine de milliards de dollars
en intégrant primes d’assurance, déroutement des navires, consommation
additionnelle liée à l’équipement de protection et au coût d’intervention des
forces navales.
90 % des otages enlevés par les pirates depuis 2008 sont d’origine asiatique
(Philippins, Indiens, Coréens, Indonésiens). Le record instantané établi par
les pirates a été de 35 navires et de près de 1000 otages. Au moment où nous
écrivons ces lignes, nous sommes loin de ce maximum absolu. 6 navires et
156 marins captifs sont prisonniers des pirates.
B) La riposte militaire de l’Alliance Atlantique
L’opération OTAN de lutte contre-piraterie « Ocean Shield » (OOS) a dé-
buté le 17 août 2009 dans la continuité de la précédente appelée « Allied
Protector » (mars à août 2009). L’OTAN avait déjà auparavant conduit l’opé-
ration « Allied Provider » dès octobre 2008. Elle consistait à accompagner
les navires du Programme Alimentaire Mondial (PAM) afin de les protéger.
Cette dernière opération a donc été le précurseur de l’actuelle opération
Atalanta menée par l’union Européenne.
La vocation première de OOS est la dissuasion et la prévention des actes
de piraterie en vue d’assurer la sécurité des routes maritimes au large de la
zone de la corne de l’Afrique. Obtenir un nombre substantiel de bâtiments
de guerre a constitué une difficulté dès le départ, car les états-membres
n’ont pas été en mesure d’en fournir la quantité suffisante. La Task Force
508 de I’OTAN est construite à partir des deux forces navales permanentes
(SNMG) qui se relèvent l’une l’autre selon un rythme de rotation semestriel
décidé par le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEuR).
Aujourd’hui, la force de I’OTAN contribue de manière coordonnée avec
celle de l’union Européenne (EuNAVFOR) et avec celle d’une coalition
o
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d’une quinzaine de personnes. Il est arrivé que des gros navires de com-
merce soient aussi utilisés par les pirates. En l’occurrence, cela a été le cas
pour le ravitaillement d’un Mother Ship à la dérive par défaut de carburant
ou pour le sauvetage d’une bande de pirates en perdition sur un mother
ship en train de couler.
Les différents modes opératoires observés depuis 2008 montrent une évo-
lution des techniques comme des aptitudes de pirates qui vont jusqu’à uti-
liser le savoir-faire des marins otages pour contribuer au succès de leurs
opérations. Les pirates somaliens munis de fusils Kalachnikov, de lance-
grenades (RPG) et d’échelles ont réussi à intercepter 24 navires de com-
merce en 2011. Ils ont conduit aussi 129 attaques infructueuses. Leurs
interventions couvrent une grande partie de l’Océan Indien. La moyenne
du montant des rançons est passée entre 2005 et 2011 de 150.000 dollars à
4,6 millions de dollars. La plus forte rançon jusqu’ici s’est élevée à 11 mil-
lions de dollars pour un pétrolier (Irene). L’impact annuel de la piraterie
sur l’économie mondiale est estimé a une dizaine de milliards de dollars
en intégrant primes d’assurance, déroutement des navires, consommation
additionnelle liée à l’équipement de protection et au coût d’intervention des
forces navales.
90 % des otages enlevés par les pirates depuis 2008 sont d’origine asiatique
(Philippins, Indiens, Coréens, Indonésiens). Le record instantané établi par
les pirates a été de 35 navires et de près de 1000 otages. Au moment où nous
écrivons ces lignes, nous sommes loin de ce maximum absolu. 6 navires et
156 marins captifs sont prisonniers des pirates.
B) La riposte militaire de l’Alliance Atlantique
L’opération OTAN de lutte contre-piraterie « Ocean Shield » (OOS) a dé-
buté le 17 août 2009 dans la continuité de la précédente appelée « Allied
Protector » (mars à août 2009). L’OTAN avait déjà auparavant conduit l’opé-
ration « Allied Provider » dès octobre 2008. Elle consistait à accompagner
les navires du Programme Alimentaire Mondial (PAM) afin de les protéger.
Cette dernière opération a donc été le précurseur de l’actuelle opération
Atalanta menée par l’union Européenne.
La vocation première de OOS est la dissuasion et la prévention des actes
de piraterie en vue d’assurer la sécurité des routes maritimes au large de la
zone de la corne de l’Afrique. Obtenir un nombre substantiel de bâtiments
de guerre a constitué une difficulté dès le départ, car les états-membres
n’ont pas été en mesure d’en fournir la quantité suffisante. La Task Force
508 de I’OTAN est construite à partir des deux forces navales permanentes
(SNMG) qui se relèvent l’une l’autre selon un rythme de rotation semestriel
décidé par le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEuR).
Aujourd’hui, la force de I’OTAN contribue de manière coordonnée avec
celle de l’union Européenne (EuNAVFOR) et avec celle d’une coalition
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