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puissances maritimes qui ont présidé à la naissance de l’Alliance Atlantique.
Au nord-ouest de l’Europe, le Skagerrak et le Kattegat, qui permettent d’ac-
céder à la Baltique, sont confiés depuis 1949 au Danemark, qui est l’un des
états fondateurs. La Turquie a rejoint l’Alliance en 1955. Symétriquement
(au Sud-Est de l’Europe), elle est la gardienne du Bosphore et des Darda-
nelles qui mènent à la mer Noire. Arrivée dans l’Alliance près de trente
ans plus tard, après la mort du général Franco, l’Espagne a fait l’objet d’un
traitement particulier du fait de son rôle vis-à-vis de Gibraltar. Certes, les
Britanniques s’étaient installés sur le rocher dès après le traité d’utrecht.
Mais les approches du détroit sont cependant espagnoles, à l’Est comme à
l’Ouest.
Il est aisément compréhensible que l’action de l’OTAN d’aujourd’hui aille
bien au-delà de la seule défense du pré-carré Ouest-européen. La sécurité
collective et le maintien des lignes de communication l’imposent. Deux
opérations navales — maritimes disent les Anglo-Saxons - sont menées de
concert en ce moment. Il s’agit de l’opération Active Endeavour (effort ac-
tif) en Méditerranée et de l’opération Ocean Shield (bouclier de océan) en
océan Indien. La première vise à détecter et à décourager les activités ter-
roristes, comme à assurer une protection contre ces possibles activités. La
seconde veut contrer la menace que représente la piraterie somalienne sur
le commerce maritime et sur la sécurité des navigants. Le niveau d’ambition
de l’OTAN, en cas de besoin, ne s’arrête bien évidemment pas là.
§ 1 – L’opération Active Endeavour en Méditerranée
L’opération Active Endeavour s’inscrit dans la continuité de la réaction im-
médiate de l’OTAN aux attentats terroristes perpétrés le 11 septembre 2001
contre les états-unis. Elle relève du fameux article 5 du traité de Washing-
ton, du 4 avril 1949, qui invoque la défense collective. Après l’attaque dont
les états-unis avaient été victimes sur leur sol, l’opération vise à démontrer
la solidarité de l’OTAN et sa détermination à lutter contre le terrorisme.
Elle est régulièrement prolongée depuis lors.
Grâce à l’expérience acquise dans le cadre de l’opération Active Endeavour,
l’Alliance a atteint un niveau élevé de savoir-faire dans la dissuasion d’acti-
vités de terrorisme maritime en Méditerranée. Ces compétences s’expri-
ment aussi dans le cadre d’une coopération renforcée avec des pays non
membres de l’OTAN et des organismes civils. Les forces de l’OTAN ont
ainsi interpellé plus de 100 000 navires marchands, et visité quelque 155
bâtiments suspects. La présence de l’OTAN en Méditerranée dans le cadre
de ces opérations maritimes de lutte contre les activités terroristes et la sen-
sation accrue de sécurité que cette présence induit, ont profité à l’ensemble
du trafic maritime dans le détroit de Gibraltar. L’OTAN contribue à assurer
la sécurité des mers, à protéger le trafic maritime et à contrôler les navires
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RIMD–n 4–2013
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puissances maritimes qui ont présidé à la naissance de l’Alliance Atlantique.
Au nord-ouest de l’Europe, le Skagerrak et le Kattegat, qui permettent d’ac-
céder à la Baltique, sont confiés depuis 1949 au Danemark, qui est l’un des
états fondateurs. La Turquie a rejoint l’Alliance en 1955. Symétriquement
(au Sud-Est de l’Europe), elle est la gardienne du Bosphore et des Darda-
nelles qui mènent à la mer Noire. Arrivée dans l’Alliance près de trente
ans plus tard, après la mort du général Franco, l’Espagne a fait l’objet d’un
traitement particulier du fait de son rôle vis-à-vis de Gibraltar. Certes, les
Britanniques s’étaient installés sur le rocher dès après le traité d’utrecht.
Mais les approches du détroit sont cependant espagnoles, à l’Est comme à
l’Ouest.
Il est aisément compréhensible que l’action de l’OTAN d’aujourd’hui aille
bien au-delà de la seule défense du pré-carré Ouest-européen. La sécurité
collective et le maintien des lignes de communication l’imposent. Deux
opérations navales — maritimes disent les Anglo-Saxons - sont menées de
concert en ce moment. Il s’agit de l’opération Active Endeavour (effort ac-
tif) en Méditerranée et de l’opération Ocean Shield (bouclier de océan) en
océan Indien. La première vise à détecter et à décourager les activités ter-
roristes, comme à assurer une protection contre ces possibles activités. La
seconde veut contrer la menace que représente la piraterie somalienne sur
le commerce maritime et sur la sécurité des navigants. Le niveau d’ambition
de l’OTAN, en cas de besoin, ne s’arrête bien évidemment pas là.
§ 1 – L’opération Active Endeavour en Méditerranée
L’opération Active Endeavour s’inscrit dans la continuité de la réaction im-
médiate de l’OTAN aux attentats terroristes perpétrés le 11 septembre 2001
contre les états-unis. Elle relève du fameux article 5 du traité de Washing-
ton, du 4 avril 1949, qui invoque la défense collective. Après l’attaque dont
les états-unis avaient été victimes sur leur sol, l’opération vise à démontrer
la solidarité de l’OTAN et sa détermination à lutter contre le terrorisme.
Elle est régulièrement prolongée depuis lors.
Grâce à l’expérience acquise dans le cadre de l’opération Active Endeavour,
l’Alliance a atteint un niveau élevé de savoir-faire dans la dissuasion d’acti-
vités de terrorisme maritime en Méditerranée. Ces compétences s’expri-
ment aussi dans le cadre d’une coopération renforcée avec des pays non
membres de l’OTAN et des organismes civils. Les forces de l’OTAN ont
ainsi interpellé plus de 100 000 navires marchands, et visité quelque 155
bâtiments suspects. La présence de l’OTAN en Méditerranée dans le cadre
de ces opérations maritimes de lutte contre les activités terroristes et la sen-
sation accrue de sécurité que cette présence induit, ont profité à l’ensemble
du trafic maritime dans le détroit de Gibraltar. L’OTAN contribue à assurer
la sécurité des mers, à protéger le trafic maritime et à contrôler les navires
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