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66 | Le financement et la modernisation des administrations

ment l’ensemble des opérateurs qui mettent en œuvre les politiques publiques
définies par l’État.
Il est aussi nécessaire de mettre en lumière que si la modernisation du secteur
public ne suffit pas à elle seule pour contribuer au développement des pays, elle
en est une condition sine qua non. La modernisation du secteur privé est certes
elle aussi essentielle pour contribuer au développement grâce à un renforcement
du tissu économique et social des pays. Cependant, le développement ne peut
être opéré dans un pays où l’administration est inefficace, où la corruption règne.
Dans de telles conditions, le secteur public ne peut fonctionner, bloquant ainsi la
réalisation des projets, y compris ceux mis en œuvre par le secteur privé, car
celui-ci est dépendant du bon fonctionnement du secteur public. Par exemple, le
développement du secteur privé peut être favorisé par un service performant des
transports publics. De même, le bon fonctionnement des entreprises repose sur
une administration performante, notamment au regard des formalités à accomplir
et de sa capacité à réagir rapidement à la diversité des situations auxquelles elle
doit faire face.
Pour ce faire, la modernisation de l’administration suppose de s’orienter vers
trois axes liés entre eux.
Il importe en premier lieu d’insuffler aux administrations un changement
de culture afin de passer de la logique de moyens à la logique de résultats. La
performance de l’administration peut conduire à mener une réflexion sur
l’étendue des missions que devraient mener les administrations publiques et, sur
les modalités d’intervention du secteur privé dans le cadre de partenariats public-
privé renouvelés.
Il est nécessaire en deuxième lieu de se pencher sur la question des
agents publics. Ces derniers doivent faire l’objet d’un accompagnement pour
s’imprégner de cette nouvelle logique. Se pose ainsi la question de la conduite du
changement et de la formation des agents. En la matière, il faut rappeler que les
programmes menés dans le cadre de la formation continue ne peuvent permettre
à eux seuls de former les responsables et hauts fonctionnaires aux probléma-
tiques de la bonne gouvernance.
Pour relever ce défi, il est également important de mettre l’accent sur la forma-
tion initiale, par exemple en développant davantage les coopérations entre les
Universités et les Instituts de recherche des pays occidentaux et des pays émer-
gents. De même que seule une Université performante pourra permettre de for-
mer l’élite de demain dans ces pays, il est tout aussi essentiel de favoriser les
activités de recherche à la fois sur ces pays et dans ces pays.
C’est toute l’action que souhaite mener l’Institut du Monde et du Développement
en contribuant à l’analyse des politiques publiques qui sont menées dans les
différents pays. Cette approche comparée des bonnes pratiques, mais également
des moins bonnes, est riche d’enseignements et participe à la mise en place d’une
administration performante sur les cinq continents.



RIMD – n o 2 – 2011
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