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R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
En 1987, la consultation de ces services représente près de 2 millions
d’heures de consultation par mois, ce qui constitue près de la moitié du
trafic grand public de l’époque. En 1989, 38,2 % de la population dispose
du Minitel à son travail ou à son domicile, les utilisateurs ont accès à plus
de 12 000 services (voir tableau 1). En 1997, le nombre de services a plus
que doublé par rapport à 1989, ce qui correspond à plus de 110 millions
d’heures d’utilisation par an.
3) Vidéotex : les expérimentations hors de France
D’autres expériences du Vidéotex vont être lancées dans divers pays : Prestel
lancé au Royaume-uni en 1979 sera aussi déployé en Australie sous le nom
de Viatel ; Bildschirmtext (BTX) lancé en Allemagne en 1983 ; Beltel lancé
en Afrique du Sud en 1986 ; Telidon lancé au Canada en 1982, préfigure les
systèmes à graphisme vectoriel ; Captain lancé par Nippon Telegraph and
Telephone (NTT) au Japon en 1979 ; et AlexTel lancé au Canada au début
des années 1990.
Aucune ne connaît l’expansion du Minitel.
§ 2 – Minitel, un frein ou une initiation à Internet
Le 25 août 1997, à Hourtin (Gironde) lors de l’université de la communica-
tion, Lionel Jospin, Premier ministre, constatant que « l’informatisation de
la société, annoncée dès la fin des années soixante-dix, est désormais une
réalité », faisait valoir que notre pays dispose de « l’expérience déjà ancienne
des services en ligne, dont le Minitel a constitué une préfiguration exem-
plaire », avant de souligner toutefois que « le Minitel, réseau uniquement
national, est limité technologiquement, et risque de constituer progressi-
vement un frein au développement des applications nouvelles et promet-
teuses des technologies de l’information. »
Ainsi dans un même discours, le Minitel est reconnu comme un atout et
un frein pour le développement de la société numérique : atout pour le
développement des services et l’initiation des utilisateurs aux techniques
numériques, frein au développement international porté par Internet.
A) Le Minitel et les téléservices
Le Minitel, associé à télétel, va connaître un développement des services
offerts en dix ans, atteignant en 1995 plus de 25 000 services accessibles.
Ainsi, avant les débuts d’Internet, les Français disposent-ils à leur domicile ou
au bureau d’un accès à des services numériques variés : annuaire électronique,
presse, services administratifs, commerce en ligne, banques, presse, jeux,
messageries, voyantes, bases de données pour professionnels, billetteries, etc.,
tous les services disponibles sur le Web se trouvent sur le Minitel. L’écosys-
tème des services Minitel peut se comparer au réseau fermé d’iTunes d’Apple.
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RIMD–n 4–2013
R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
En 1987, la consultation de ces services représente près de 2 millions
d’heures de consultation par mois, ce qui constitue près de la moitié du
trafic grand public de l’époque. En 1989, 38,2 % de la population dispose
du Minitel à son travail ou à son domicile, les utilisateurs ont accès à plus
de 12 000 services (voir tableau 1). En 1997, le nombre de services a plus
que doublé par rapport à 1989, ce qui correspond à plus de 110 millions
d’heures d’utilisation par an.
3) Vidéotex : les expérimentations hors de France
D’autres expériences du Vidéotex vont être lancées dans divers pays : Prestel
lancé au Royaume-uni en 1979 sera aussi déployé en Australie sous le nom
de Viatel ; Bildschirmtext (BTX) lancé en Allemagne en 1983 ; Beltel lancé
en Afrique du Sud en 1986 ; Telidon lancé au Canada en 1982, préfigure les
systèmes à graphisme vectoriel ; Captain lancé par Nippon Telegraph and
Telephone (NTT) au Japon en 1979 ; et AlexTel lancé au Canada au début
des années 1990.
Aucune ne connaît l’expansion du Minitel.
§ 2 – Minitel, un frein ou une initiation à Internet
Le 25 août 1997, à Hourtin (Gironde) lors de l’université de la communica-
tion, Lionel Jospin, Premier ministre, constatant que « l’informatisation de
la société, annoncée dès la fin des années soixante-dix, est désormais une
réalité », faisait valoir que notre pays dispose de « l’expérience déjà ancienne
des services en ligne, dont le Minitel a constitué une préfiguration exem-
plaire », avant de souligner toutefois que « le Minitel, réseau uniquement
national, est limité technologiquement, et risque de constituer progressi-
vement un frein au développement des applications nouvelles et promet-
teuses des technologies de l’information. »
Ainsi dans un même discours, le Minitel est reconnu comme un atout et
un frein pour le développement de la société numérique : atout pour le
développement des services et l’initiation des utilisateurs aux techniques
numériques, frein au développement international porté par Internet.
A) Le Minitel et les téléservices
Le Minitel, associé à télétel, va connaître un développement des services
offerts en dix ans, atteignant en 1995 plus de 25 000 services accessibles.
Ainsi, avant les débuts d’Internet, les Français disposent-ils à leur domicile ou
au bureau d’un accès à des services numériques variés : annuaire électronique,
presse, services administratifs, commerce en ligne, banques, presse, jeux,
messageries, voyantes, bases de données pour professionnels, billetteries, etc.,
tous les services disponibles sur le Web se trouvent sur le Minitel. L’écosys-
tème des services Minitel peut se comparer au réseau fermé d’iTunes d’Apple.
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RIMD–n 4–2013

