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R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
mettent avec un modem de faire fonctionner le PC comme un Minitel. En
2000, France Télécom lance i-minitel qui permet d’accéder aux services
Minitel à partir d’un modem rapide, puis vers 2004 via une liaison ADSL.
Mais, ce service i-minitel n’est accessible qu’aux abonnés d’une ligne fixe
France Télécom, car cet accès est facturé comme le Minitel via la factura-
tion kiosque. Cette facturation de services Minitel via Internet peut être
interdite par l’abonné, mais cette possibilité n’est découverte qu’après une
facturation inattendue. Cette possibilité de facturation est utilisée par cer-
tains services Internet pour obtenir une facturation kiosque à partir d’un
13
site classique Internet , à la surprise des utilisateurs qui découvre une fac-
turation due à un service Minitel alors qu’ils n’ont pas de Minitel. Le Mini-
tel demeure jusqu’à son arrêt une source de financement importante, sans
doute est-ce là une des raisons de sa persistance.
Ainsi, alors que le Minitel doit son existence au rapport sur l’informatisa-
tion de la société de 1977, vingt ans après, un Premier ministre décide son
abandon au profit d’Internet. Mais le Minitel vivra 35 ans, survivant 15 ans
à cet arrêt de mort.
L’accès à télétel est fiable, il est cher, mais ne nécessite pas d’abonnement
préalable et sa facturation est claire et contrôlée par France Télécom, orga-
nisme de confiance.
Pour accéder à Internet, il faut un ordinateur personnel équipé d’un mo-
dem. Le retard en équipement en ordinateurs personnels, PC, est réel dans
les années 1997-1998. La France est en retard par rapport à la plupart des
autres pays de l’OCDE.
En 1995, son taux d’équipement n’atteint que 14,3 pour cent alors que celui
du Danemark est de 32 pour cent ; les foyers canadiens sont équipés d’ordi-
nateurs à 28,8 pour cent et les taux d’équipement des Pays-Bas, des uSA, de
l’Allemagne, de la Belgique et du Royaume-uni dépassent tous les 20 pour
cent.
Le tableau 2 (ci-après) montre un sous-équipement en PC équipés de mo-
dems. En 1995, un modem est nécessaire pour se connecter au réseau Inter-
net. Seuls les états-unis d’Amérique ont un taux d’équipement important.
Ce fait peut s’expliquer par le fait que les communications locales y sont
gratuites alors que dans les autres pays, elles sont facturées par appel. De
plus, en France, les modems doivent être homologués par France Télécom,
le coût de cette homologation est répercuté dans le prix des modems dis-
ponibles sur le marché français. Le choix du modem et le paramétrage du
driver sur le PC ne sont pas des opérations techniques triviales.
De plus, avant l’invention des liens hypertextes et du langage HTML, Inter-
net n’est pas d’un usage aisé. Il faut s’abonner à un serveur d’information et
13 Par reroutage du serveur Internet vers un service i-minitel, la connexion étant faite auto-
matiquement, sans que l’utilisateur n’ait réussi à savoir qu’il sortait de la sphère Internet pour
arriver dans l’univers Minitel, pratique dénoncée par UFC-Que choisir ?
o
RIMD–n 4–2013
R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
mettent avec un modem de faire fonctionner le PC comme un Minitel. En
2000, France Télécom lance i-minitel qui permet d’accéder aux services
Minitel à partir d’un modem rapide, puis vers 2004 via une liaison ADSL.
Mais, ce service i-minitel n’est accessible qu’aux abonnés d’une ligne fixe
France Télécom, car cet accès est facturé comme le Minitel via la factura-
tion kiosque. Cette facturation de services Minitel via Internet peut être
interdite par l’abonné, mais cette possibilité n’est découverte qu’après une
facturation inattendue. Cette possibilité de facturation est utilisée par cer-
tains services Internet pour obtenir une facturation kiosque à partir d’un
13
site classique Internet , à la surprise des utilisateurs qui découvre une fac-
turation due à un service Minitel alors qu’ils n’ont pas de Minitel. Le Mini-
tel demeure jusqu’à son arrêt une source de financement importante, sans
doute est-ce là une des raisons de sa persistance.
Ainsi, alors que le Minitel doit son existence au rapport sur l’informatisa-
tion de la société de 1977, vingt ans après, un Premier ministre décide son
abandon au profit d’Internet. Mais le Minitel vivra 35 ans, survivant 15 ans
à cet arrêt de mort.
L’accès à télétel est fiable, il est cher, mais ne nécessite pas d’abonnement
préalable et sa facturation est claire et contrôlée par France Télécom, orga-
nisme de confiance.
Pour accéder à Internet, il faut un ordinateur personnel équipé d’un mo-
dem. Le retard en équipement en ordinateurs personnels, PC, est réel dans
les années 1997-1998. La France est en retard par rapport à la plupart des
autres pays de l’OCDE.
En 1995, son taux d’équipement n’atteint que 14,3 pour cent alors que celui
du Danemark est de 32 pour cent ; les foyers canadiens sont équipés d’ordi-
nateurs à 28,8 pour cent et les taux d’équipement des Pays-Bas, des uSA, de
l’Allemagne, de la Belgique et du Royaume-uni dépassent tous les 20 pour
cent.
Le tableau 2 (ci-après) montre un sous-équipement en PC équipés de mo-
dems. En 1995, un modem est nécessaire pour se connecter au réseau Inter-
net. Seuls les états-unis d’Amérique ont un taux d’équipement important.
Ce fait peut s’expliquer par le fait que les communications locales y sont
gratuites alors que dans les autres pays, elles sont facturées par appel. De
plus, en France, les modems doivent être homologués par France Télécom,
le coût de cette homologation est répercuté dans le prix des modems dis-
ponibles sur le marché français. Le choix du modem et le paramétrage du
driver sur le PC ne sont pas des opérations techniques triviales.
De plus, avant l’invention des liens hypertextes et du langage HTML, Inter-
net n’est pas d’un usage aisé. Il faut s’abonner à un serveur d’information et
13 Par reroutage du serveur Internet vers un service i-minitel, la connexion étant faite auto-
matiquement, sans que l’utilisateur n’ait réussi à savoir qu’il sortait de la sphère Internet pour
arriver dans l’univers Minitel, pratique dénoncée par UFC-Que choisir ?
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RIMD–n 4–2013

