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R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
b) Le Minitel et les téléservices
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Dans un rapport de 1998 , il est mentionné : « Le Minitel est fréquem-
ment accusé d’avoir freiné l’évolution vers l’Internet. Toutefois peu de pays
peuvent, à l’instar du nôtre, se targuer d’avoir une telle expérience de ser-
vices en ligne et de commerce électronique : 17 millions de Français ac-
cèdent à près de 25 000 services ; le chiffre d’affaires du commerce via le
Minitel a été estimé à plus de 6,5 milliards de francs pour 1996.
Nous avons beaucoup à tirer de cette expérience :
– des utilisateurs habitués à l’écran et au commerce électronique ;
– des éditeurs et des industriels ayant acquis un savoir-faire dans la gestion
de grands annuaires électroniques et la mise en œuvre de serveurs associés
à des bases de données complexes ;
– des entreprises, surtout celles d’une certaine taille, sachant se vendre sur
le Minitel ;
– un contexte de confiance lié à la mise en place d’un dispositif de paiement
sécurisé, notamment grâce au GIE Carte bancaire. »
Ainsi dès 1983, la France dispose d’un outil d’avant-garde qui permet aux
Français de se familiariser avec le numérique tant au niveau des individus
que des entreprises. Cet outil doit permettre à Internet de se propager dans
un environnement prêt à l’accepter.
C) Le Minitel, la fin d’une exception française
La fin du Minitel est programmée depuis 1997, elle a été annoncée puis
décalée. Le Minitel a fait de la résistance.
1) L’arrêt du service le 30 juin 2012
Le 30 juin 2012, France Télécom a arrêté le fonctionnement du réseau Té-
létel, mettant ainsi le point final à une exception française qui aura duré
trente ans. Cet arrêt a été peu médiatisé.
Fin 2010, il ne reste que 1880 services en fonctionnement, contre les 25 000
disponibles en 1995. Le Minitel compte toujours environ 4 millions d’utili-
sateurs pour un parc de 420 000 terminaux. La consultation de la météo ou
de la bourse y est possible, même si la SNCF ou Air France tout comme les
banques ont abandonné ce support.
Le Minitel est devenu un outil professionnel, utilisé pour une administra-
tion électronique simple. un millier d’éleveurs en Bretagne utilisent le Mi-
nitel pour déclarer la naissance des veaux. Le Minitel est rustique et fiable, il
ne craint pas les coups, ni les virus. une prise de téléphone et une prise élec-
trique suffisent à son fonctionnement, il peut être installé dans une étable.
14 Rapport du groupe de travail présidé par M. Francis Lorentz, Commerce électronique :
une nouvelle donne pour les consommateurs, les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics,
ministère de l’économie, des Finances et de l’Industrie, 7 janvier 1998.
o
RIMD–n 4–2013
R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
b) Le Minitel et les téléservices
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Dans un rapport de 1998 , il est mentionné : « Le Minitel est fréquem-
ment accusé d’avoir freiné l’évolution vers l’Internet. Toutefois peu de pays
peuvent, à l’instar du nôtre, se targuer d’avoir une telle expérience de ser-
vices en ligne et de commerce électronique : 17 millions de Français ac-
cèdent à près de 25 000 services ; le chiffre d’affaires du commerce via le
Minitel a été estimé à plus de 6,5 milliards de francs pour 1996.
Nous avons beaucoup à tirer de cette expérience :
– des utilisateurs habitués à l’écran et au commerce électronique ;
– des éditeurs et des industriels ayant acquis un savoir-faire dans la gestion
de grands annuaires électroniques et la mise en œuvre de serveurs associés
à des bases de données complexes ;
– des entreprises, surtout celles d’une certaine taille, sachant se vendre sur
le Minitel ;
– un contexte de confiance lié à la mise en place d’un dispositif de paiement
sécurisé, notamment grâce au GIE Carte bancaire. »
Ainsi dès 1983, la France dispose d’un outil d’avant-garde qui permet aux
Français de se familiariser avec le numérique tant au niveau des individus
que des entreprises. Cet outil doit permettre à Internet de se propager dans
un environnement prêt à l’accepter.
C) Le Minitel, la fin d’une exception française
La fin du Minitel est programmée depuis 1997, elle a été annoncée puis
décalée. Le Minitel a fait de la résistance.
1) L’arrêt du service le 30 juin 2012
Le 30 juin 2012, France Télécom a arrêté le fonctionnement du réseau Té-
létel, mettant ainsi le point final à une exception française qui aura duré
trente ans. Cet arrêt a été peu médiatisé.
Fin 2010, il ne reste que 1880 services en fonctionnement, contre les 25 000
disponibles en 1995. Le Minitel compte toujours environ 4 millions d’utili-
sateurs pour un parc de 420 000 terminaux. La consultation de la météo ou
de la bourse y est possible, même si la SNCF ou Air France tout comme les
banques ont abandonné ce support.
Le Minitel est devenu un outil professionnel, utilisé pour une administra-
tion électronique simple. un millier d’éleveurs en Bretagne utilisent le Mi-
nitel pour déclarer la naissance des veaux. Le Minitel est rustique et fiable, il
ne craint pas les coups, ni les virus. une prise de téléphone et une prise élec-
trique suffisent à son fonctionnement, il peut être installé dans une étable.
14 Rapport du groupe de travail présidé par M. Francis Lorentz, Commerce électronique :
une nouvelle donne pour les consommateurs, les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics,
ministère de l’économie, des Finances et de l’Industrie, 7 janvier 1998.
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RIMD–n 4–2013
