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D urant les dernières décennies plusieurs changements, tant au niveau
étatique qu’au niveau international, ont déterminé les décideurs pu-
blics à initier des changements dans le secteur public pour répondre tant
aux besoins des citoyens-usagers qu’à ceux de l’administration publique
elle-même. Le contexte économique et social nécessitait une transforma-
tion du rôle de l’état où la bureaucratie weberienne de l’administration
devait être remplacée par une nouvelle action publique.
Dans plusieurs pays de l’OCDE, des initiatives différentes d’un système
à l’autre ont été rassemblées sous l’appellation de « nouvelle gestion pu-
blique ». Cette approche suppose l’utilisation d’outils et de techniques de
gestion pour réduire les coûts et accroître la qualité des services publics.
Ces méthodes, d’abord initiées par les pays développés, en particulier ceux
de l’OCDE, ont été différentes d’un état à l’autre. Elles se sont notamment
matérialisées par la création d’organismes d’état, la privatisation, la décen-
tralisation, la création de partenariats public-privé, l’utilisation d’indica-
teurs de performance, la gestion de la qualité totale ainsi que par de nou-
velles façons de gérer les fonctionnaires de carrière, de les responsabiliser
et de les motiver.
Ces méthodes ont été promues et appliquées d’un pays à l’autre, en fonc-
tion des spécificités nationales, les états ayant puisé au sein des soi-disant
« meilleures pratiques » diffusées à travers des forums internationaux, des
différents programmes basés sur la « bonne gouvernance » ou encore des
réformes administratives proposées par des organismes internationaux tels
que la Banque mondiale, le FMI, l’OCDE et l’union européenne.
Pour les anciens pays communistes de l’Europe de l’Est, les contraintes de
modernisation de l’administration publique étaient un impératif demandé
par l’union Européenne en vue de leur adhésion.
La Roumanie était, au début des années 1990, parmi les premiers pays qui
ont sollicité l’adhésion aux structures euro-atlantiques. Les négociations
avec les organismes communautaires ont duré plus longtemps que celles
de ses voisins et ce processus s’est prolongé sur plusieurs années, jusqu’en
2007. Cette situation s’explique notamment par le caractère de l’écono-
mie du pays, extrêmement centralisée, dans laquelle la propriété publique
représentait presque 100 %. Ces traits ont déterminé aussi les principales
caractéristiques de l’administration publique roumaine. Dans le cadre des
négociations pour l’adhésion à l’union européenne et des réformes struc-
turelles requises par les organismes internationaux (Banque mondiale et
Fonds monétaire international), certaines initiatives de gestion publique
ont été mises en œuvre en Roumanie, tant au niveau central qu’au niveau
local.


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RIMD–n 4–2013
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