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96 R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
qui rassure les téléphonistes. Bien qu’opérationnel, le réseau Cyclades sera
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démantelé en 1978, victime des choix politiques , au profit du réseau Trans-
pac de la direction générale des télécommunications, donc du CNET, alors
qu’ARPANET donnera naissance au réseau actuel Internet.
En 1974, un terminal baptisé TIC-TAC (Terminal Intégré Comportant Té-
léviseur et Appel au Clavier) est présenté au SICOB. Ce terminal disparaîtra
faute d’objectif précis et d’applications disponibles.
2) La naissance de la télématique
En 1977, Simon Nora et Alain Minc rédigent pour le Président de la Répu-
blique, M. Valéry Giscard d’Estaing, un rapport sur l’informatisation de la
8
société où il est question d’une nouvelle informatique qui vient de naître ;
elle a vocation à devenir un phénomène de masse. Modifiant les équilibres
du commerce extérieur et de l’emploi, remettant en cause de nombreux rap-
ports de pouvoir, elle permet une croissance d’un nouveau type et appelle
une nouvelle société. Mais pour cela, il faut préserver l’indépendance natio-
nale, ce qui exige d’élargir notre stratégie nationale vers les télécommunica-
tions et les satellites. À plus long terme, l’informatique sera pour le meilleur
ou pour le pire, un ingrédient majeur du dosage entre l’autorité de l’état et
le libre jeu de la société.
La révolution technologique annoncée est baptisée « télématique », de télé-
communications et informatique, définie comme la connexion de termi-
naux permettant la visualisation de données informatiques stockées dans
des ordinateurs à travers les réseaux de télécommunication.
L’année 1977 est également l’année où M. Gérard Théry, directeur général
des télécommunications, décide de proposer au gouvernement un plan de
développement : « le téléphone pour tous ». Son idée deviendra une prio-
rité nationale. La France va alors s’équiper d’un réseau téléphonique perfor-
mant et numérique, qui servira de support à la télématique et permettra la
diffusion du Minitel.
B) Minitel : les débuts et la généralisation d’une expérimentation réussie
1) Le Minitel, de ses expérimentations à son exploitation
En 1980, la direction générale des télécommunications va tester une pre-
mière version de l’annuaire électronique à Saint-Malo. À partir d’un ter-
minal rudimentaire, un clavier alphabétique et un écran Vidéotex de 40
7 Cyclades était développé en utilisant des ordinateurs de CII et de Digital Corp. La décision
de fusion de CII avec un industriel nord-américain (Honeywell-Bull en mai 1975, officialisée
le 1er juillet 1976 par la création de CII-Honeywell-Bull) et la suppression de la délégation
à l’informatique (2 octobre 1974) qui soutenait le projet, sont à l’origine de cette décision.
8 Simon Nora, Alain Minc, L’informatisation de la société, rapport à M. le Président de la
République, La Documentation française, 1978.
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qui rassure les téléphonistes. Bien qu’opérationnel, le réseau Cyclades sera
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démantelé en 1978, victime des choix politiques , au profit du réseau Trans-
pac de la direction générale des télécommunications, donc du CNET, alors
qu’ARPANET donnera naissance au réseau actuel Internet.
En 1974, un terminal baptisé TIC-TAC (Terminal Intégré Comportant Té-
léviseur et Appel au Clavier) est présenté au SICOB. Ce terminal disparaîtra
faute d’objectif précis et d’applications disponibles.
2) La naissance de la télématique
En 1977, Simon Nora et Alain Minc rédigent pour le Président de la Répu-
blique, M. Valéry Giscard d’Estaing, un rapport sur l’informatisation de la
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société où il est question d’une nouvelle informatique qui vient de naître ;
elle a vocation à devenir un phénomène de masse. Modifiant les équilibres
du commerce extérieur et de l’emploi, remettant en cause de nombreux rap-
ports de pouvoir, elle permet une croissance d’un nouveau type et appelle
une nouvelle société. Mais pour cela, il faut préserver l’indépendance natio-
nale, ce qui exige d’élargir notre stratégie nationale vers les télécommunica-
tions et les satellites. À plus long terme, l’informatique sera pour le meilleur
ou pour le pire, un ingrédient majeur du dosage entre l’autorité de l’état et
le libre jeu de la société.
La révolution technologique annoncée est baptisée « télématique », de télé-
communications et informatique, définie comme la connexion de termi-
naux permettant la visualisation de données informatiques stockées dans
des ordinateurs à travers les réseaux de télécommunication.
L’année 1977 est également l’année où M. Gérard Théry, directeur général
des télécommunications, décide de proposer au gouvernement un plan de
développement : « le téléphone pour tous ». Son idée deviendra une prio-
rité nationale. La France va alors s’équiper d’un réseau téléphonique perfor-
mant et numérique, qui servira de support à la télématique et permettra la
diffusion du Minitel.
B) Minitel : les débuts et la généralisation d’une expérimentation réussie
1) Le Minitel, de ses expérimentations à son exploitation
En 1980, la direction générale des télécommunications va tester une pre-
mière version de l’annuaire électronique à Saint-Malo. À partir d’un ter-
minal rudimentaire, un clavier alphabétique et un écran Vidéotex de 40
7 Cyclades était développé en utilisant des ordinateurs de CII et de Digital Corp. La décision
de fusion de CII avec un industriel nord-américain (Honeywell-Bull en mai 1975, officialisée
le 1er juillet 1976 par la création de CII-Honeywell-Bull) et la suppression de la délégation
à l’informatique (2 octobre 1974) qui soutenait le projet, sont à l’origine de cette décision.
8 Simon Nora, Alain Minc, L’informatisation de la société, rapport à M. le Président de la
République, La Documentation française, 1978.
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