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R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
colonnes sur 24 lignes (soit 320 sur 240 pixels), connecté sur le téléphone
de l’abonné, il était possible via le « 11 » d’appeler un serveur pour obtenir le
numéro de téléphone d’un abonné de l’Ille-et-Vilaine. La transmission était
lente et asymétrique, 1 200 bits par seconde dans le sens descendant, du
serveur vers le terminal, et 75 bits pas seconde dans le sens ascendant, du
terminal vers le serveur. Plusieurs secondes étaient nécessaires à l’affichage
d’un écran. Cette première expérience provoqua l’hostilité de la presse ré-
gionale (Ouest France, en particulier) qui y voyait l’arrivée d’un nouveau
concurrent capable de diffuser des informations.
En 1981, de nouveaux terminaux sont mis en expérimentation sur la zone
urbaine de Vélizy. Ce nouveau terminal n’a pas d’écran, il se connecte sur le
téléviseur d’une part et sur le téléphone d’autre part. Son but est de tester la
réalisation d’applications interactives : informations communales, relevés
de compte bancaire, achats à domicile, etc. Ce terminal n’aura pas de géné-
ralisation, mais les applications Télétel sont inventées : achats à distance,
informations communales, relevés de comptes bancaires, etc.
En 1983, l’annuaire électronique va être étendu à toute la Bretagne, puis
dans la région Lilloise et la région Marseillaise, choix politiques, M. Mau-
roy, maire de Lille est premier ministre et M. Deferre, maire de Marseille,
ministre de l’Intérieur. Début 1985, l’annuaire électronique est ouvert en
Île-de-France et sur tout le territoire français métropolitain, et l’ensemble
des abonnés français au téléphone est accessible (à l’époque, il y a environ
24 millions d’abonnés au téléphone en France).
Le terminal de base, le Minitel 1, est distribué gratuitement à tout abonné
au téléphone qui le demande. Sa diffusion n’est pas automatique et ne se
substitue pas à la diffusion de l’annuaire papier départemental, L’Office
d’Annonces, filiale de HAVAS, peut ainsi vendre de la publicité pour les
pages jaunes, papier et électroniques. L’accès à l’annuaire électronique reste
gratuit quelque soit le département de recherche, la gratuité totale sera rem-
placée par la gratuité des trois premières minutes.
Devant le succès de l’annuaire électronique, la presse voyant dans le Minitel
un moyen de diffusion va cesser son hostilité. Les Français vont entrer via
le Minitel dans la télématique. Les applications télétel vont se multiplier.

2) L’explosion des services
Dès la fin de 1983, 120 000 terminaux sont installés en France. quelques
services sont disponibles, mais les systèmes tarifaires utilisés pour accéder
aux applications ne donnent pas satisfaction.
En 1984, la direction générale des télécommunications va inventer le ser-
vice kiosque ou la facturation à la durée par paliers. L’accès aux applications
sera réalisé par utilisation de numéros courts à tarification prédéfinie. Les
premiers numéros sont le 3613, 3614, et le 3615, mais de nouveaux numé-
ros seront créés :
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