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R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
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2008, mais fixe aussi de nouveaux défis. Il s’agit en particulier de réduire
la fracture numérique, qu’elle prenne une forme humaine (personnes âgées,
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handicapées, à faibles revenus ou peu diplômées) ou territoriale , de mieux
protéger les données personnelles et de la vie privée, d’œuvrer en faveur
de la neutralité d’Internet ou du Cloud computing, ou encore d’améliorer
l’écosystème du numérique français afin notamment de contribuer au déve-
loppement des initiatives et de l’innovation.
Ces actionsdevraient permettreàlaFranced’améliorersapositionauregard
des autres pays pionniers en matière de numérique, sachant qu’elle a déjà
progressé entre 2011 et 2012 puisqu’elle figure désormais à la vingt-troi-
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sième place du classement World economic forum – Insead . Cependant,
ce classement révèle une situation très inégale s’agissant de l’utilisation des
technologies de l’information et de la communication (TIC) en France. En
effet, la France est classée vingt et unièmeau regard des indicateurs d’usages
par les entreprises, les administrations et les particuliers, mais uniquement
en vingt-huitième position pour ce qui concerne la capacité à utiliser au
mieux ces outils. Se pose donc de nouveau la question de l’utilisation effec-
tive des TIC par les Français, qui lorsqu’ils sont équipés, n’utilisent pas suf-
fisamment ces outils.
Pour permettre à la France de progresser dans ce classement, il importe
donc de mettre en place des politiques publiques encourageant les Français
à recourir aux nouvelles technologies. Mais il est tout aussi nécessaire de
faire en sorte que la révolution numérique concerne l’ensemble des admi-
nistrations publiques et non uniquement l’état.
Or, tout laisse à penser qu’aujourd’hui, l’enjeu de la réforme de l’administra-
tion numérique se situe au niveau local. L’état continue son processus de
modernisation, mais comme expliqué précédemment, les collectivités ter-
ritoriales s’impliquent également désormais fortement dans cette réforme
de l’administration numérique, ce qui est indispensable, car la France est
un état certes unitaire, mais décentralisé. Les nombreuses compétences
octroyées aux collectivités territoriales impliquent donc que celles-ci soient
désormais des acteurs à part entière de la révolution numérique.
Pour illustrer cette évolution, il est possible de citer, outre les exemples de
44 Les objectifs sont de parvenir à un accès de tous les Français aux réseaux et aux services
numériques ; de développer la production et l’offre de contenus numériques ; d’accroître et
de diversifier les usages et les services numériques dans les entreprises, les administrations,
et chez les particuliers ; ou encore d’oeuvrer en faveur de la modernisation de la gouver-
nance de l’économie numérique.
45 Sur les actions pouvant être menées pour réduire les fractures numériques en France, cf.
W. Gilles, « Numérique et développement des initiatives locales dans les zones à faible den-
sité : quels moyens juridiques ? », colloque Vivre et travailler dans les zones de faible densité
organisé les 29 et 30 novembre 2012 par l’Institut d’Auvergne de développement du territoire
(IADT), le GRALE et le Conseil régional d’Auvergne (à paraître chez l’Harmattan, 2013).
46 World economic forum – Insead, The Global Information Technology Report 2012. Living
in aHyperconnected World.
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