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28 | Repenser le développement en Afrique
L’implication des populations bénéficiaires témoigne ainsi de la nécessité
d’identifier ces dernières en tant qu’acteurs du processus de développement
économique et social, mais également comme une condition d’obtention de ré-
sultats en termes de développement. Ce constat sous-tend que l’implication des
populations constitue un élément qui conditionne l’efficacité et ainsi la qualité de
l’aide publique au développement.
L’implication se manifeste à travers le fait que les populations potentiellement
affectées ou concernées par une politique de lutte contre la pauvreté doivent être
impliquées dans le processus de compréhension de la pauvreté, d’identification
des besoins, mais également de prise de décision lors de la conception des poli-
tiques publiques. Ainsi l’implication des populations cibles est recherchée par les
bailleurs et prend la forme d’une participation plus ou moins effective selon les
contextes d’intervention. De même, la perception par les populations des actions
et politiques mises en œuvre constitue un outil de prédilection utilisé par les
bailleurs et les acteurs nationaux afin de mesurer les résultats attendus, évaluer
l’impact et identifier les politiques et programmes futurs dans un souci
d’amélioration constante de l’efficacité de l’aide délivrée.
L’implication des populations comme principe fondamental dans la compréhen-
sion du phénomène de pauvreté et l’identification des besoins des populations
cibles soulève cependant certaines problématiques dans les pays d’Afrique sub-
saharienne et plus particulièrement dans les pays à faibles revenus. Cette présen-
tation succincte propose de revenir sur la nécessité d’impliquer les populations
dans la compréhension du phénomène de pauvreté, de présenter de façon suc-
cincte les principales contraintes qui caractérisent l’approche participative lors de
l’identification des besoins en amont de la conception des politiques de lutte
contre la pauvreté et enfin, de proposer une alternative permettant de dépasser
ces limites, à savoir le choix de recourir à l’approche anthropologique.
I. L’implication des populations s’impose dans la compréhension du phé-
nomène de pauvreté.
A. Le phénomène de pauvreté : un phénomène multidimensionnel
La première chose qui interpelle le chercheur et l’expert international lorsque
ceux-ci étudient la littérature consacrée à la pauvreté, c’est l’absence d’une défi-
nition explicite malgré l’abondance des recherches et des publications. Néan-
moins, les définitions ne manquent pas. En effet, quel que soit le domaine des
sciences sociales considéré, aucun n’est en mesure de fournir de définition expli-
cite du phénomène de pauvreté. Ces dernières divergent selon leurs auteurs, les
institutions ou encore le discours politique prôné en matière de lutte contre la
pauvreté.
Par ailleurs, la littérature traitant des différentes approches conceptuelles de la
pauvreté a la particularité d’être transversale à nombre de domaines référents aux
RIMD – n o 2 – 2011
L’implication des populations bénéficiaires témoigne ainsi de la nécessité
d’identifier ces dernières en tant qu’acteurs du processus de développement
économique et social, mais également comme une condition d’obtention de ré-
sultats en termes de développement. Ce constat sous-tend que l’implication des
populations constitue un élément qui conditionne l’efficacité et ainsi la qualité de
l’aide publique au développement.
L’implication se manifeste à travers le fait que les populations potentiellement
affectées ou concernées par une politique de lutte contre la pauvreté doivent être
impliquées dans le processus de compréhension de la pauvreté, d’identification
des besoins, mais également de prise de décision lors de la conception des poli-
tiques publiques. Ainsi l’implication des populations cibles est recherchée par les
bailleurs et prend la forme d’une participation plus ou moins effective selon les
contextes d’intervention. De même, la perception par les populations des actions
et politiques mises en œuvre constitue un outil de prédilection utilisé par les
bailleurs et les acteurs nationaux afin de mesurer les résultats attendus, évaluer
l’impact et identifier les politiques et programmes futurs dans un souci
d’amélioration constante de l’efficacité de l’aide délivrée.
L’implication des populations comme principe fondamental dans la compréhen-
sion du phénomène de pauvreté et l’identification des besoins des populations
cibles soulève cependant certaines problématiques dans les pays d’Afrique sub-
saharienne et plus particulièrement dans les pays à faibles revenus. Cette présen-
tation succincte propose de revenir sur la nécessité d’impliquer les populations
dans la compréhension du phénomène de pauvreté, de présenter de façon suc-
cincte les principales contraintes qui caractérisent l’approche participative lors de
l’identification des besoins en amont de la conception des politiques de lutte
contre la pauvreté et enfin, de proposer une alternative permettant de dépasser
ces limites, à savoir le choix de recourir à l’approche anthropologique.
I. L’implication des populations s’impose dans la compréhension du phé-
nomène de pauvreté.
A. Le phénomène de pauvreté : un phénomène multidimensionnel
La première chose qui interpelle le chercheur et l’expert international lorsque
ceux-ci étudient la littérature consacrée à la pauvreté, c’est l’absence d’une défi-
nition explicite malgré l’abondance des recherches et des publications. Néan-
moins, les définitions ne manquent pas. En effet, quel que soit le domaine des
sciences sociales considéré, aucun n’est en mesure de fournir de définition expli-
cite du phénomène de pauvreté. Ces dernières divergent selon leurs auteurs, les
institutions ou encore le discours politique prôné en matière de lutte contre la
pauvreté.
Par ailleurs, la littérature traitant des différentes approches conceptuelles de la
pauvreté a la particularité d’être transversale à nombre de domaines référents aux
RIMD – n o 2 – 2011