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24 | Repenser le développement en Amérique latine
politiques sociales et tentent d’introduire une nouvelle économie sociale et soli-
daire dont les contours restent à déterminer.
Entre-temps, le Brésil du Président Lula s’est hissé au rang des nouveaux pou-
voirs « émergents », non seulement grâce à ses exportations de matières pre-
mières et de produits industriels – avec un contrôle important du secteur public –
mais aussi grâce à une politique sociale redistributive limitée mais réussie.
Quant aux peuples indigènes qui nous interpellent avec un rejet de la modernité
et du développement, ils mettent l’accent sur l’inévitabilité d’une crise écolo-
gique qui aura nécessairement des conséquences pour l’organisation de
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l’économie. De plus en plus, on nous parle d’une crise civilisationnelle qui va
bien au-delà de la crise économique et financière et qui peut nous obliger de
repenser non seulement le développement mais aussi la philosophie sous-jacente.
Quoi qu’il en soit, ce bref aperçu de l’historique de la pensée sur le développe-
ment en Amérique latine ainsi que le survol des tendances actuelles, nous dé-
montrent que l’Amérique latine a toujours été en mesure de développer ses
propres idées quant aux besoins des pays et des peuples en matière de progrès
économique et social ; que les discours en Amérique latine ont dans la plupart
des cas été fortement influencés par les idéologies, qu’elles soient progressistes
ou conservatrices ; que l’Amérique latine a mis l’accent et continue de mettre
l’accent sur la non-linéarité du développement comme une conséquence logique
et inévitable de politiques voulant mettre fin au sous-développement ; que
l’Amérique latine a toujours mis l’accent sur l’importance de l’intégration régio-
nale, mais qu’elle n’a jamais réussi à la réaliser ; que l’Amérique latine a tou-
jours essayé d’arriver à un concept intégré du développement, incluant
l’économique, le social, le politique et aujourd’hui l’environnemental ; que cer-
taines idées sur le développement non-capitaliste qui existaient déjà au début du
e
XX siècle, continuent d’être présentes dans les débats d’aujourd’hui.
Les échecs des politiques de développement telles qu’elles ont réellement existé,
la croissance de la pauvreté et des inégalités, les relations géopolitiques actuelles
et la réalité de la crise écologique nous imposent de toutes façons de repenser le
développement, de sortir des sentiers battus si nous voulons une vie décente pour
l’ensemble de la population mondiale.
Si, en 1950, l’Amérique latine prônait qu’il fallait un développement écono-
mique afin de compter au niveau politique, aujourd’hui, force est de constater
que la politique a une importance énorme pour que le développement écono-
mique soit possible.
Aujourd’hui, l’ONU propose également de repenser le développement et la pau-
vreté. Elle propose en tout premier lieu un programme de développement natio-
nal, le développement des capacités productives des pays et l’instauration d’une
35 I. Leon (coord.), 2010, op. cit.
RIMD – n o 2 – 2011
politiques sociales et tentent d’introduire une nouvelle économie sociale et soli-
daire dont les contours restent à déterminer.
Entre-temps, le Brésil du Président Lula s’est hissé au rang des nouveaux pou-
voirs « émergents », non seulement grâce à ses exportations de matières pre-
mières et de produits industriels – avec un contrôle important du secteur public –
mais aussi grâce à une politique sociale redistributive limitée mais réussie.
Quant aux peuples indigènes qui nous interpellent avec un rejet de la modernité
et du développement, ils mettent l’accent sur l’inévitabilité d’une crise écolo-
gique qui aura nécessairement des conséquences pour l’organisation de
35
l’économie. De plus en plus, on nous parle d’une crise civilisationnelle qui va
bien au-delà de la crise économique et financière et qui peut nous obliger de
repenser non seulement le développement mais aussi la philosophie sous-jacente.
Quoi qu’il en soit, ce bref aperçu de l’historique de la pensée sur le développe-
ment en Amérique latine ainsi que le survol des tendances actuelles, nous dé-
montrent que l’Amérique latine a toujours été en mesure de développer ses
propres idées quant aux besoins des pays et des peuples en matière de progrès
économique et social ; que les discours en Amérique latine ont dans la plupart
des cas été fortement influencés par les idéologies, qu’elles soient progressistes
ou conservatrices ; que l’Amérique latine a mis l’accent et continue de mettre
l’accent sur la non-linéarité du développement comme une conséquence logique
et inévitable de politiques voulant mettre fin au sous-développement ; que
l’Amérique latine a toujours mis l’accent sur l’importance de l’intégration régio-
nale, mais qu’elle n’a jamais réussi à la réaliser ; que l’Amérique latine a tou-
jours essayé d’arriver à un concept intégré du développement, incluant
l’économique, le social, le politique et aujourd’hui l’environnemental ; que cer-
taines idées sur le développement non-capitaliste qui existaient déjà au début du
e
XX siècle, continuent d’être présentes dans les débats d’aujourd’hui.
Les échecs des politiques de développement telles qu’elles ont réellement existé,
la croissance de la pauvreté et des inégalités, les relations géopolitiques actuelles
et la réalité de la crise écologique nous imposent de toutes façons de repenser le
développement, de sortir des sentiers battus si nous voulons une vie décente pour
l’ensemble de la population mondiale.
Si, en 1950, l’Amérique latine prônait qu’il fallait un développement écono-
mique afin de compter au niveau politique, aujourd’hui, force est de constater
que la politique a une importance énorme pour que le développement écono-
mique soit possible.
Aujourd’hui, l’ONU propose également de repenser le développement et la pau-
vreté. Elle propose en tout premier lieu un programme de développement natio-
nal, le développement des capacités productives des pays et l’instauration d’une
35 I. Leon (coord.), 2010, op. cit.
RIMD – n o 2 – 2011
