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36 R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
en 2011 à l’initiative de la Grande-Bretagne et de la France puisse utili-
ser des moyens de l’OTAN et bénéficier du soutien des Américains. Sans
retour dans la structure otanienne en effet, tous les experts s’accordent
pour reconnaître qu’il eut été impossible d’obtenir la mise à disposition de
ces moyens. Sans eux, l’opération se serait faite et aurait probablement été
un même succès militaire, mais elle aurait été plus longue et certainement
beaucoup plus meurtrière.
L’action de nos officiers insérés dans la structure de l’OTAN permet égale-
ment d’éviter toute concurrence avec l’Europe de la défense. Présente lors
des travaux menés en amont de la décision politique et disposant d’un droit
de veto au sein du Comité militaire et du Conseil de l’Atlantique nord, la
France peut en effet restreindre la mise en place d’outils civils, qui doivent
rester l’apanage de l’union européenne, et éviter le développement de capa-
cités concurrentes de celles existantes ou à venir de l’union européenne.
Dans le même temps, nous élaborons avec nos partenaires européens des
synergies afin de rendre plus cohérentes les capacités de défense des Alliés
et d’acquérir de futures capacités qui pourront profiter à l’Europe. Ceci est
d’autant plus aisé que, initiées à l’OTAN par le « Commandeur allié pour
la transformation » – qui est un général français –, la plupart de ces études
se font en lien étroit avec l’Agence européenne de défense dont la directrice
est... une Française !
Durant ces trois dernières années, c’est ainsi une réelle politique d’influence
qui s’est mise en place, permettant de défendre nos objectifs nationaux et
européens, mais aussi nos intérêts stratégiques et industriels, préservant
notre indépendance nationale et notre vision de l’Europe de la défense.
Mais tout ceci est d’autant plus efficace que les Américains nous sou-
tiennent fortement dans cette démarche. Ils comptent en effet sur la France
pour que se développe une Europe forte capable de partager le fardeau de la
défense du vieux continent, leur permettant de basculer sans danger leurs
efforts sur les zones qui sont désormais pour eux prioritaires : les Proche et
Moyen-Orients, le Pacifique et l’Asie.
§ 6 – Et demain ?
Aujourd’hui, la France est redevenue un membre à part entière de l’OTAN.
Elle a la place qu’elle doit avoir, tant du fait de son poids économique que
de la qualité de son outil militaire. Cet outil, reconnu par nos alliés, est
d’ailleurs dû à ces trente années d’éloignement qui nous ont contraints à le
développer pour pouvoir assumer de façon indépendante nos responsabili-
tés sur la scène internationale.
Alors que le nouveau gouvernement issu des urnes en mai et juin derniers
a fait de l’Europe de la défense sa priorité, nul doute que la place retrouvée
de la France au sein de l’OTAN l’aide à avoir l’indispensable crédibilité vis-
o
RIMD–n 4–2013
en 2011 à l’initiative de la Grande-Bretagne et de la France puisse utili-
ser des moyens de l’OTAN et bénéficier du soutien des Américains. Sans
retour dans la structure otanienne en effet, tous les experts s’accordent
pour reconnaître qu’il eut été impossible d’obtenir la mise à disposition de
ces moyens. Sans eux, l’opération se serait faite et aurait probablement été
un même succès militaire, mais elle aurait été plus longue et certainement
beaucoup plus meurtrière.
L’action de nos officiers insérés dans la structure de l’OTAN permet égale-
ment d’éviter toute concurrence avec l’Europe de la défense. Présente lors
des travaux menés en amont de la décision politique et disposant d’un droit
de veto au sein du Comité militaire et du Conseil de l’Atlantique nord, la
France peut en effet restreindre la mise en place d’outils civils, qui doivent
rester l’apanage de l’union européenne, et éviter le développement de capa-
cités concurrentes de celles existantes ou à venir de l’union européenne.
Dans le même temps, nous élaborons avec nos partenaires européens des
synergies afin de rendre plus cohérentes les capacités de défense des Alliés
et d’acquérir de futures capacités qui pourront profiter à l’Europe. Ceci est
d’autant plus aisé que, initiées à l’OTAN par le « Commandeur allié pour
la transformation » – qui est un général français –, la plupart de ces études
se font en lien étroit avec l’Agence européenne de défense dont la directrice
est... une Française !
Durant ces trois dernières années, c’est ainsi une réelle politique d’influence
qui s’est mise en place, permettant de défendre nos objectifs nationaux et
européens, mais aussi nos intérêts stratégiques et industriels, préservant
notre indépendance nationale et notre vision de l’Europe de la défense.
Mais tout ceci est d’autant plus efficace que les Américains nous sou-
tiennent fortement dans cette démarche. Ils comptent en effet sur la France
pour que se développe une Europe forte capable de partager le fardeau de la
défense du vieux continent, leur permettant de basculer sans danger leurs
efforts sur les zones qui sont désormais pour eux prioritaires : les Proche et
Moyen-Orients, le Pacifique et l’Asie.
§ 6 – Et demain ?
Aujourd’hui, la France est redevenue un membre à part entière de l’OTAN.
Elle a la place qu’elle doit avoir, tant du fait de son poids économique que
de la qualité de son outil militaire. Cet outil, reconnu par nos alliés, est
d’ailleurs dû à ces trente années d’éloignement qui nous ont contraints à le
développer pour pouvoir assumer de façon indépendante nos responsabili-
tés sur la scène internationale.
Alors que le nouveau gouvernement issu des urnes en mai et juin derniers
a fait de l’Europe de la défense sa priorité, nul doute que la place retrouvée
de la France au sein de l’OTAN l’aide à avoir l’indispensable crédibilité vis-
o
RIMD–n 4–2013