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gissement, les Alliés décidèrent en 2004 de réorganiser les états-majors de
l’OTAN afin de les adapter au nouveau contexte géostratégique et de les
rendre plus efficaces. À l’occasion de cette réforme et afin de pouvoir influer
davantage sur les travaux qui y étaient menés, la France choisit, moins de
dix ans après sa tentative échouée de réintégrer la structure militaire, de
renforcer sa présence. Elle affecta ainsi dans les deux Commandements
stratégiques, à Mons (Belgique) et Norfolk (états-unis), une centaine d’offi-
ciers. Ceci représentait moins de 1 % des effectifs otaniens, mais constituait
néanmoins un nouveau pas vers un retour complet.

§ 4 – 2009 : la France décide une réintégration totale


En 2007, Nicolas Sarkozy fut élu à l’élysée.
Cela faisait plus d’une décennie que l’OTAN n’était plus une alliance en dé-
fensive, mais une organisation politico-militaire amenée à intervenir dans
sa zone d’intérêt. Alors qu’en 1993 aucun soldat n’était déployé sous la ban-
nière de l’OTAN, ils étaient en 2007 pas moins de 76 000, engagés dans six
opérations différentes !
Dans le même temps, l’Europe de la défense ne progressait que laborieuse-
ment et c’est bien dans ce cadre que le Président Sarkozy souhaita placer le
retour de la France dans la structure militaire intégrée de l’OTAN. Il avait
eu à plusieurs reprises l’occasion de préciser que l’Europe de la défense et le
lien transatlantique étaient selon lui les deux volets d’une même politique
de défense et de sécurité. Dès octobre 2007, il déclarait ainsi dans un dis-
cours prononcé devant le Congrès américain : « Nous sommes prêts à ren-
trer dans l’Alliance atlantique dès demain à condition que vous nous aidiez
à renforcer la Défense européenne. »
La relance de l’Europe de la défense qu’il proposait était inscrite dans une
vision politique qui se voulait renouvelée, fondée sur la complémentari-
té entre Défense européenne et OTAN. La rénovation de la relation de la
France avec l’Alliance devait donc bénéficier à la Défense européenne en
termes d’efficacité opérationnelle, de performance technique, d’interopé-
rabilité et de coopération des industries de défense. La France, en pesant
davantage dans le processus décisionnel et dans la chaîne de commande-
ment, devait permettre à l’Europe d’être plus présente au sein de l’Alliance
atlantique.
Le Président Sarkozy décida donc de reprendre les négociations sur le retour
de la France dans la structure militaire intégrée. Le 18 mars 2009, le Parle-
ment français se prononça en faveur de la pleine participation de la France
et celle-ci fut officialisée les 3 et 4 avril lors du sommet de Strasbourg-Kehl
qui célébrait les soixante ans de l’Alliance. Ce retour, aboutissement d’un
infléchissement d’une stratégie entamée près de quinze ans auparavant,
comptait cependant une exception : le Comité des plans nucléaires que la

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