Page 99 - RIMD_2011-2
P. 99
Revue de l’Institut du Monde et du Développement | 99

tures. Dans la plupart des communes de type C seuls se présentent de manière
autonome les candidats indépendants dont la candidature est de plus coordonnée
au niveau central.
Dans le dernier groupe se trouvent les communes où se mêlent divers méca-
nismes de système de partis, de constitution de listes de candidats et de gestion
de combat préélectoral. Le groupe D se distingue des groupes précédents par un
niveau de rivalité pendant la campagne électorale plus élevé (après les élections
il perd souvent de sa pertinence). L’objectif des élections n’est en général plus la
seule composition d’un conseil municipal, mais la conquête et le maintien du
contrôle sur la gestion de la commune. À cela correspondent tant le type de com-
bat électoral (qui prend parfois un caractère compétitif) que le type de coalitions
exécutives formées (souvent il ne s’agit que d’une coalition minimaliste des
partis vainqueurs). La candidature d’un nombre plutôt élevé d’acteurs politiques
est une condition nécessaire. Le spectre du système de partis est si étendu qu’il
dépasse les possibilités de définir précisément toutes les variantes possibles.
Nous pouvons trouver ici tant des systèmes où n’apparaissent que des candidats
indépendants que des systèmes pluralistes très développés, qu’il est possible de
qualifier sans réserve de systèmes de partis.
Dans ce groupe de communes apparaissent aussi couramment des représentations
locales de partis politiques nationaux. La constitution coordonnée des listes de
candidats, si toutefois on en trouve, ne se décide pas au niveau central, mais a
plutôt la forme de coalition préélectorale ou de listes de candidats jumelées, dites
de réserves [Jüptner 2004]. Les formes de campagne électorale dans les com-
munes du groupe D se distinguent également de manière significative. Elles
n’ont certes pas toujours un caractère compétitif, mais néanmoins
l’environnement pluraliste favorise la tendance à différencier les offres électo-
rales. Dans les systèmes moins évolués, on cherche « l’avantage comparatif »
avant tout dans la composition des listes de candidats (la plupart du temps, elles
comprennent des personnalités locales connues), tandis que dans les systèmes
plus développés, il est possible de trouver des différences substantielles dans les
programmes électoraux [Čmejrek, Bubeníček, Čopík 2010: 161-162]. On peut
conclure de la définition du modèle compétitif présenté plus haut que les méca-
nismes fonctionnels locaux des systèmes politiques se rapprochent des systèmes
politiques des communes plus importantes.
On rencontre néanmoins ce modèle compétitif de démocratie en particulier dans
les petites communes où se confrontent au moins deux groupes avec des vues
différentes sur le développement de la commune. Un indicateur fréquent de la
présence du modèle D dans les petites communes est l'existence d'élections répé-
tées. La taille du conseil municipal tourne en effet la plupart du temps autour de
7-9 personnes. Dans le cas où les résultats électoraux des deux groupes rivaux
sont équilibrés, le groupe d’opposition tient souvent le groupe gagnant en im-
puissance, puisqu’en déposant son mandat il peut contraindre à organiser de
nouvelles élections. La rivalité de groupes ayant des vues différentes sur le déve-


RIMD – n o 2 – 2011
   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104