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Revue de l’Institut du Monde et du Développement | 95
I. Données et méthodologie
Notre contribution développe la possibilité d’appliquer la théorie des « modèles
locaux de démocratie » à la problématique de la culture politique locale. La théo-
rie mentionnée est un des résultats de l’étude de V.Bubeníček qui est présentée en
détail dans la monographie « Démocratie dans l’espace politique local » [Čmejrek,
Bubeníček, Čopík 2010: 155-166]. La typologie des modèles locaux de démocra-
tie dans les petites communes de la République tchèque s’est basée sur une étude
empirique des modèles fonctionnels des systèmes politiques communaux
d’environ 150 petites communes rurales tchèques. L’objectif était d’étudier com-
ment les élites politiques locales adaptent les institutions politiques établies par la
loi pour mieux répondre à la pratique politique et à la culture politique locales.
Pour procéder à la sélection des petites communes étudiées – une population
d’environ 1 000 habitants a été prise comme critère de grandeur –, nous avons
utilisé la technique du tirage aléatoire à plusieurs niveaux combiné à une sélection
improbable arbitraire.
L’étude a révélé des mécanismes spécifiques, typiques des communes présentant
des conditions sociopolitiques semblables. Un de ces mécanismes est une stratégie
coopérative qu’appliquent les élites locales pour atteindre un consensus quel que
soit le domaine de la vie politique concerné.
Une manifestation indiscutable de cette stratégie est la préparation coordonnée de
la candidature des acteurs politiques locaux. Dans de tels systèmes politiques,
nous trouvons un faible niveau de rivalité entre les groupes politiques, un niveau
plutôt élevé de participation politique et une culture politique participative généra-
lement dominante [Čmejrek, Bubeníček, Čopík 2010: 164-165]. Dans les petites
communes où un tel mécanisme ne s’est pas mis en place, le système politique
local se rapproche par son caractère des systèmes politiques des communes ur-
baines de plus grande taille, la culture politique pouvant le cas échéant ne pas se
développer. Des conclusions de l’étude citée, il résulte que la méthode utilisée
pour constituer les listes de candidats est prédéterminée par les modčèles de com-
portement mis en place, c’est-à-dire par le moyen de parvenir à un consensus et
par le mécanisme du système des partis dans l’environnement politique communal
donné. En retour, elle reflète non seulement les spécificités des environnements
politiques locaux comme par exemple le type de politique locale (niveau
d’idéologisation et de rivalité, c’est-à-dire la compétitivité du système), l’ampleur
du spectre des partis, le mode de formation des coalitions postélectorales et le
modèle de comportement de l’électorat local (lors des scrutins, etc.,), mais aussi
l’étendue de l’espace social (interconnexion des réseaux sociaux locaux) et avant
tout le niveau de participation des citoyens à la vie politique locale [Čmejrek,
Bubeníček, Čopík 2010: 155-156].
En appliquant les théories mentionnées ci-dessus nous retrouvons les résultats de
l’étude sur la participation civique et politique dans les petites communes rurales
[Čmejrek 2005, 2009], d’où il découlait qu’en raison de la forte imbrication des
RIMD – n o 2 – 2011
I. Données et méthodologie
Notre contribution développe la possibilité d’appliquer la théorie des « modèles
locaux de démocratie » à la problématique de la culture politique locale. La théo-
rie mentionnée est un des résultats de l’étude de V.Bubeníček qui est présentée en
détail dans la monographie « Démocratie dans l’espace politique local » [Čmejrek,
Bubeníček, Čopík 2010: 155-166]. La typologie des modèles locaux de démocra-
tie dans les petites communes de la République tchèque s’est basée sur une étude
empirique des modèles fonctionnels des systèmes politiques communaux
d’environ 150 petites communes rurales tchèques. L’objectif était d’étudier com-
ment les élites politiques locales adaptent les institutions politiques établies par la
loi pour mieux répondre à la pratique politique et à la culture politique locales.
Pour procéder à la sélection des petites communes étudiées – une population
d’environ 1 000 habitants a été prise comme critère de grandeur –, nous avons
utilisé la technique du tirage aléatoire à plusieurs niveaux combiné à une sélection
improbable arbitraire.
L’étude a révélé des mécanismes spécifiques, typiques des communes présentant
des conditions sociopolitiques semblables. Un de ces mécanismes est une stratégie
coopérative qu’appliquent les élites locales pour atteindre un consensus quel que
soit le domaine de la vie politique concerné.
Une manifestation indiscutable de cette stratégie est la préparation coordonnée de
la candidature des acteurs politiques locaux. Dans de tels systèmes politiques,
nous trouvons un faible niveau de rivalité entre les groupes politiques, un niveau
plutôt élevé de participation politique et une culture politique participative généra-
lement dominante [Čmejrek, Bubeníček, Čopík 2010: 164-165]. Dans les petites
communes où un tel mécanisme ne s’est pas mis en place, le système politique
local se rapproche par son caractère des systèmes politiques des communes ur-
baines de plus grande taille, la culture politique pouvant le cas échéant ne pas se
développer. Des conclusions de l’étude citée, il résulte que la méthode utilisée
pour constituer les listes de candidats est prédéterminée par les modčèles de com-
portement mis en place, c’est-à-dire par le moyen de parvenir à un consensus et
par le mécanisme du système des partis dans l’environnement politique communal
donné. En retour, elle reflète non seulement les spécificités des environnements
politiques locaux comme par exemple le type de politique locale (niveau
d’idéologisation et de rivalité, c’est-à-dire la compétitivité du système), l’ampleur
du spectre des partis, le mode de formation des coalitions postélectorales et le
modèle de comportement de l’électorat local (lors des scrutins, etc.,), mais aussi
l’étendue de l’espace social (interconnexion des réseaux sociaux locaux) et avant
tout le niveau de participation des citoyens à la vie politique locale [Čmejrek,
Bubeníček, Čopík 2010: 155-156].
En appliquant les théories mentionnées ci-dessus nous retrouvons les résultats de
l’étude sur la participation civique et politique dans les petites communes rurales
[Čmejrek 2005, 2009], d’où il découlait qu’en raison de la forte imbrication des
RIMD – n o 2 – 2011
