Page 97 - RIMD_2011-2
P. 97
Revue de l’Institut du Monde et du Développement | 97
base de la démocratie dans le cadre des petites communes : (A) non participatif,
(B) apolitico-démarchique, (C) consensuel, (D) compétitif (voir schéma 1) [Čme-
jrek, Bubeníček, Čopík 2010: 155-157].
Le premier modèle A (appelé non participatif) se rencontre dans les communes
où nous trouvons un système de partis non pluraliste et une stratégie de non-
coopération des acteurs politiques locaux. Il s’agit surtout de communes où
l’indolence et le désintérêt des habitants pour la politique locale sont tels que le
maintien de l’autonomie de la municipalité est menacé. Le modèle non participa-
tif se retrouve souvent dans les communes qui ont été lourdement endettées par
les anciens conseils municipaux. Au sein de ces communes, plus aucun citoyen
n’ose prendre part à la gestion locale de peur de devenir le centre de critiques de
la part de ses concitoyens. Un des indicateurs de la mauvaise santé du système
politique local est l’organisation d’élections anticipées ou partielles, car il ne se
présente pas le minimum requis de cinq candidats pour les élections normale-
ment planifiées. Les activités préélectorales se limitent à la constitution d’une
liste de candidats et ne concernent ordinairement que quelques habitants de la
commune pour lesquels le maintien de l’autonomie de la commune n’est pas
indifférent : [Čmejrek, Bubeníček, Čopík 2010: 157-158]. Il est aussi possible de
trouver la cause du faible niveau de participation politique dans la participation
limitée des habitants à la vie publique locale. Dans de telles communes, on ne
rencontre que rarement des clubs actifs ou des associations de citoyens. Généra-
lement le faible engagement civique, qui se manifeste ainsi dans le capital social
de la communauté par une méfiance réciproque et par un réseau social se délitant
peu à peu [voir Putnam 2001], se reflète également dans la participation politique
et par conséquent dans le bas niveau de culture politique.
Le groupe B du modèle apolitico-démarchique regroupe les communes où seul
un acteur politique se présente et où par conséquent, les résultats sont connus par
avance. La constitution des listes de candidats ressemble plutôt au recrutement
des membres d’une représentation, puisque l’objectif des élections est de distri-
buer les sièges du conseil municipal afin de sauvegarder l’existence du gouver-
nement local, c’est-à-dire maintenir l’autonomie de la commune. La fonction de
conseiller, mais aussi de maire de la commune ne laisse habituellement pas de
grande marge de manœuvre et peut être perçue comme un cadeau empoisonné. Il
se produit alors souvent au cours des élections suivantes une alternance sur les
listes de candidats et donc à la direction de la commune.
Dans d’autres cas, au contraire, le désintérêt pour la candidature aux élections
municipales conduit à une sclérose progressive de la composition du conseil
municipal et nous rencontrons alors souvent des listes de candidats présentant
une continuité sur de longues années, ou à la prise en charge de la direction de la
commune par un des groupes d’intérêt locaux [voir Čmejrek, Čopík 2009]. La
notable différence avec le modèle A réside surtout dans le fait que les citoyens
locaux ne sont pas indifférents à l’autonomie de la commune. Le désintérêt pour
les candidatures au conseil est, dans la plupart du temps, le résultat de la satisfac-
RIMD – n o 2 – 2011
base de la démocratie dans le cadre des petites communes : (A) non participatif,
(B) apolitico-démarchique, (C) consensuel, (D) compétitif (voir schéma 1) [Čme-
jrek, Bubeníček, Čopík 2010: 155-157].
Le premier modèle A (appelé non participatif) se rencontre dans les communes
où nous trouvons un système de partis non pluraliste et une stratégie de non-
coopération des acteurs politiques locaux. Il s’agit surtout de communes où
l’indolence et le désintérêt des habitants pour la politique locale sont tels que le
maintien de l’autonomie de la municipalité est menacé. Le modèle non participa-
tif se retrouve souvent dans les communes qui ont été lourdement endettées par
les anciens conseils municipaux. Au sein de ces communes, plus aucun citoyen
n’ose prendre part à la gestion locale de peur de devenir le centre de critiques de
la part de ses concitoyens. Un des indicateurs de la mauvaise santé du système
politique local est l’organisation d’élections anticipées ou partielles, car il ne se
présente pas le minimum requis de cinq candidats pour les élections normale-
ment planifiées. Les activités préélectorales se limitent à la constitution d’une
liste de candidats et ne concernent ordinairement que quelques habitants de la
commune pour lesquels le maintien de l’autonomie de la commune n’est pas
indifférent : [Čmejrek, Bubeníček, Čopík 2010: 157-158]. Il est aussi possible de
trouver la cause du faible niveau de participation politique dans la participation
limitée des habitants à la vie publique locale. Dans de telles communes, on ne
rencontre que rarement des clubs actifs ou des associations de citoyens. Généra-
lement le faible engagement civique, qui se manifeste ainsi dans le capital social
de la communauté par une méfiance réciproque et par un réseau social se délitant
peu à peu [voir Putnam 2001], se reflète également dans la participation politique
et par conséquent dans le bas niveau de culture politique.
Le groupe B du modèle apolitico-démarchique regroupe les communes où seul
un acteur politique se présente et où par conséquent, les résultats sont connus par
avance. La constitution des listes de candidats ressemble plutôt au recrutement
des membres d’une représentation, puisque l’objectif des élections est de distri-
buer les sièges du conseil municipal afin de sauvegarder l’existence du gouver-
nement local, c’est-à-dire maintenir l’autonomie de la commune. La fonction de
conseiller, mais aussi de maire de la commune ne laisse habituellement pas de
grande marge de manœuvre et peut être perçue comme un cadeau empoisonné. Il
se produit alors souvent au cours des élections suivantes une alternance sur les
listes de candidats et donc à la direction de la commune.
Dans d’autres cas, au contraire, le désintérêt pour la candidature aux élections
municipales conduit à une sclérose progressive de la composition du conseil
municipal et nous rencontrons alors souvent des listes de candidats présentant
une continuité sur de longues années, ou à la prise en charge de la direction de la
commune par un des groupes d’intérêt locaux [voir Čmejrek, Čopík 2009]. La
notable différence avec le modèle A réside surtout dans le fait que les citoyens
locaux ne sont pas indifférents à l’autonomie de la commune. Le désintérêt pour
les candidatures au conseil est, dans la plupart du temps, le résultat de la satisfac-
RIMD – n o 2 – 2011

