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94 | La culture politique locale en République tchèque
participation politique des citoyens non seulement du point de vue du processus
démocratique, mais aussi du point de vue de la capacité des autorités locales et
régionales de pouvoir assurer le développement de la communauté ou de la région.
En ce sens Robert Putnam [1994, 2001] rejoint la théorie de la culture politique ou
civique par sa notion de capital social qu’il conçoit comme un ensemble de trois
composantes : les réseaux sociaux, la confiance réciproque entre les membres de
la société et les règles de comportement (normes et valeurs) qui renforcent la
confiance mutuelle (dimension culturelle) [voir Skovajsa 2006; Šafr, Sedláčková
2006].
Putnam et ses collègues ont réussi par leurs recherches à montrer la corrélation
entre la réussite du développement régional, le type de culture politique, et la
forme de capital social. En plus des notions de culture politique et de capital so-
cial, il faut encore mentionner le concept de nouvelle culture politique, qui est
cependant développé plutôt hors du cadre théorique classique d’Almond et Verba
en réaction surtout aux nouveaux phénomènes apparus dans le domaine de la
gestion publique causés par la mondialisation et liés à la décentralisation, la parti-
cipation civique, les nouveaux mouvements sociétaux, etc. [Clark 2003].
En République tchèque l’attention s’est portée depuis le début des années 1990 sur
la culture politique et le capital social considéré non seulement comme un concept
théorique général, mais aussi comme un cadre interprétatif qui permet d’analyser
les changements politiques intervenus après 1989 [Pecka 2000 ; Skovajsa 2005,
2006 ; Müller 2008, etc.]. Il faut en particulier apprécier les recherches orientées
sur la culture politique locale. En fait notamment partie la contribution tchèque au
projet comparatif international Démocratie locale et innovation des années 1991-
1992 [Baldersheim et al. 1996 ; Hanšpach 1992 ; Heřmanová, Vajdová 1991;
Hubáček 1991, 1993 ; Illner 1991 ; Heřmanová, Illner, Vajdová 1992]. Un autre
travail important a été l’étude réalisée dans les années 1993-1995 par l’Institut de
Sociologie de l’Académie des Sciences de la République tchèque intitulée « Cul-
ture politique des collectivités locales » et qui s’est intéressée au modèle de cul-
ture politique des citoyens et des élites (sur ce thème voir aussi Ryšavý [2004,
2006, 2009]).
Notre contribution est centrée sur le thème de la culture politique locale, mais
d’un point de vue cependant un peu différent. Nous allons essayer de nous atta-
cher au problème de la convergence de la culture politique et de la structure poli-
tique. Ce problème a été traité par Almond et Verba dans leur étude « Civic cul-
ture » (1964) et a soulevé de nombreuses discussions. Dans la littérature existante,
et pour juger de cette adéquation, l’attention s’est portée avant tout sur la culture
politique, qui a été l’objet d’enquêtes sur la connaissance, la perception et sur
l’évaluation par les citoyens. Il n’a pas été prêté une attention aussi détaillée à la
structure politique qui existe en parallèle de la culture politique. C’est justement
au niveau local qu’il est possible de rencontrer différents modèles de démocratie
et il s’avère fructueux de suivre aussi la convergence entre culture et structure
politique de ce point de vue inverse.
RIMD – n o 2 – 2011
participation politique des citoyens non seulement du point de vue du processus
démocratique, mais aussi du point de vue de la capacité des autorités locales et
régionales de pouvoir assurer le développement de la communauté ou de la région.
En ce sens Robert Putnam [1994, 2001] rejoint la théorie de la culture politique ou
civique par sa notion de capital social qu’il conçoit comme un ensemble de trois
composantes : les réseaux sociaux, la confiance réciproque entre les membres de
la société et les règles de comportement (normes et valeurs) qui renforcent la
confiance mutuelle (dimension culturelle) [voir Skovajsa 2006; Šafr, Sedláčková
2006].
Putnam et ses collègues ont réussi par leurs recherches à montrer la corrélation
entre la réussite du développement régional, le type de culture politique, et la
forme de capital social. En plus des notions de culture politique et de capital so-
cial, il faut encore mentionner le concept de nouvelle culture politique, qui est
cependant développé plutôt hors du cadre théorique classique d’Almond et Verba
en réaction surtout aux nouveaux phénomènes apparus dans le domaine de la
gestion publique causés par la mondialisation et liés à la décentralisation, la parti-
cipation civique, les nouveaux mouvements sociétaux, etc. [Clark 2003].
En République tchèque l’attention s’est portée depuis le début des années 1990 sur
la culture politique et le capital social considéré non seulement comme un concept
théorique général, mais aussi comme un cadre interprétatif qui permet d’analyser
les changements politiques intervenus après 1989 [Pecka 2000 ; Skovajsa 2005,
2006 ; Müller 2008, etc.]. Il faut en particulier apprécier les recherches orientées
sur la culture politique locale. En fait notamment partie la contribution tchèque au
projet comparatif international Démocratie locale et innovation des années 1991-
1992 [Baldersheim et al. 1996 ; Hanšpach 1992 ; Heřmanová, Vajdová 1991;
Hubáček 1991, 1993 ; Illner 1991 ; Heřmanová, Illner, Vajdová 1992]. Un autre
travail important a été l’étude réalisée dans les années 1993-1995 par l’Institut de
Sociologie de l’Académie des Sciences de la République tchèque intitulée « Cul-
ture politique des collectivités locales » et qui s’est intéressée au modèle de cul-
ture politique des citoyens et des élites (sur ce thème voir aussi Ryšavý [2004,
2006, 2009]).
Notre contribution est centrée sur le thème de la culture politique locale, mais
d’un point de vue cependant un peu différent. Nous allons essayer de nous atta-
cher au problème de la convergence de la culture politique et de la structure poli-
tique. Ce problème a été traité par Almond et Verba dans leur étude « Civic cul-
ture » (1964) et a soulevé de nombreuses discussions. Dans la littérature existante,
et pour juger de cette adéquation, l’attention s’est portée avant tout sur la culture
politique, qui a été l’objet d’enquêtes sur la connaissance, la perception et sur
l’évaluation par les citoyens. Il n’a pas été prêté une attention aussi détaillée à la
structure politique qui existe en parallèle de la culture politique. C’est justement
au niveau local qu’il est possible de rencontrer différents modèles de démocratie
et il s’avère fructueux de suivre aussi la convergence entre culture et structure
politique de ce point de vue inverse.
RIMD – n o 2 – 2011

