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58 | Le financement et la modernisation des administrations
fixés, il sera nécessaire d’amplifier les actions menées jusqu’à présent. D’où
cette interrogation tournée vers la nécessité de repenser le développement au
e
XXI siècle.
Les défis sont importants puisqu’il s’agit plus largement d’évaluer les moyens
d’action permettant une accélération du développement des pays les plus fragili-
sés pour parvenir à un nouvel ordre mondial plus juste.
Dans cette perspective, il faut s’interroger sur les perspectives d’évolution des
politiques publiques qui sont menées, qu’elles soient traditionnelles – comme
l’aide budgétaire ou la politique de l’éducation – ou plus novatrices comme la
politique de la ville ou encore la modernisation des administrations publiques par
le numérique. Cette réflexion doit se faire en analysant quels sont les enjeux du
développement liés à la crise écologique. Sur ce dernier point, l’Amérique latine
constitue un exemple intéressant.
Il est également nécessaire d’étudier le rôle des acteurs qui participent à la mise
en œuvre des politiques publiques. En la matière, une nouvelle approche est
certainement à envisager. La première évolution consisterait peut-être à faire
contribuer l’ensemble des acteurs nationaux au développement de leur pays et
non à miser uniquement sur l’exécutif comme c’est souvent le cas. Cela suppose
une revalorisation du rôle des parlementaires, une plus grande implication des
collectivités locales tout comme il est nécessaire de s’appuyer sur la société
civile et sur les populations concernées. Seule une action concertée de
l’ensemble de ces acteurs permettra de donner l’impulsion nécessaire en la ma-
tière.
Enfin, il est important d’insister sur le fait que le développement des États sup-
pose un financement adéquat et une modernisation des administrations. Ces deux
moyens d’action sont essentiels et complémentaires. En effet, sans financement,
il ne sera pas possible d’engager et de réaliser les réformes proposées. Mais ces
dernières ne pourront pas davantage être mises en œuvre avec efficacité dans un
État où le fonctionnement des administrations publiques est lacunaire. C’est pour
ces raisons qu’il est nécessaire de mener une réflexion sur l’articulation entre ces
deux leviers.
L’intervention sera donc axée sur ces aspects en montrant que la réflexion sur la
nécessité de repenser le développement intervient dans un contexte propice avant
d’étudier quelles pourraient en être les nouvelles modalités d’action.
I. Repenser le développement dans un monde en mutation
A. Un changement de contexte à l’échelle planétaire
La nécessité de repenser le financement du développement s’impose dans ce
nouveau contexte à double titre. Il s’agit d'une part de faire face à l’émergence
d’un nouvel ordre géopolitique et d’autre part, de s’adapter aux contraintes fi-
RIMD – n o 2 – 2011
fixés, il sera nécessaire d’amplifier les actions menées jusqu’à présent. D’où
cette interrogation tournée vers la nécessité de repenser le développement au
e
XXI siècle.
Les défis sont importants puisqu’il s’agit plus largement d’évaluer les moyens
d’action permettant une accélération du développement des pays les plus fragili-
sés pour parvenir à un nouvel ordre mondial plus juste.
Dans cette perspective, il faut s’interroger sur les perspectives d’évolution des
politiques publiques qui sont menées, qu’elles soient traditionnelles – comme
l’aide budgétaire ou la politique de l’éducation – ou plus novatrices comme la
politique de la ville ou encore la modernisation des administrations publiques par
le numérique. Cette réflexion doit se faire en analysant quels sont les enjeux du
développement liés à la crise écologique. Sur ce dernier point, l’Amérique latine
constitue un exemple intéressant.
Il est également nécessaire d’étudier le rôle des acteurs qui participent à la mise
en œuvre des politiques publiques. En la matière, une nouvelle approche est
certainement à envisager. La première évolution consisterait peut-être à faire
contribuer l’ensemble des acteurs nationaux au développement de leur pays et
non à miser uniquement sur l’exécutif comme c’est souvent le cas. Cela suppose
une revalorisation du rôle des parlementaires, une plus grande implication des
collectivités locales tout comme il est nécessaire de s’appuyer sur la société
civile et sur les populations concernées. Seule une action concertée de
l’ensemble de ces acteurs permettra de donner l’impulsion nécessaire en la ma-
tière.
Enfin, il est important d’insister sur le fait que le développement des États sup-
pose un financement adéquat et une modernisation des administrations. Ces deux
moyens d’action sont essentiels et complémentaires. En effet, sans financement,
il ne sera pas possible d’engager et de réaliser les réformes proposées. Mais ces
dernières ne pourront pas davantage être mises en œuvre avec efficacité dans un
État où le fonctionnement des administrations publiques est lacunaire. C’est pour
ces raisons qu’il est nécessaire de mener une réflexion sur l’articulation entre ces
deux leviers.
L’intervention sera donc axée sur ces aspects en montrant que la réflexion sur la
nécessité de repenser le développement intervient dans un contexte propice avant
d’étudier quelles pourraient en être les nouvelles modalités d’action.
I. Repenser le développement dans un monde en mutation
A. Un changement de contexte à l’échelle planétaire
La nécessité de repenser le financement du développement s’impose dans ce
nouveau contexte à double titre. Il s’agit d'une part de faire face à l’émergence
d’un nouvel ordre géopolitique et d’autre part, de s’adapter aux contraintes fi-
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