Page 50 - RIMD_4
P. 50
50 R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement






P résenter les fondements et les particularités d’un système invite à la
vigilance, surtout lorsqu’il s’agit de montrer à quel point celui qui est
adopté par son pays constitue un modèle.
La première difficulté est de le démontrer en tant que Français. En effet, il
faut réussir à convaincre que cette présentation positive reflète la réalité et
ne résulte pas du chauvinisme…
La deuxième difficulté, et sans doute la principale, réside dans la définition
des concepts qui varient d’un système à l’autre et qui sous des appellations
différentes peuvent ou non se recouper, ou qui parfois peuvent revêtir plu-
sieurs sens.
Tel est le cas du mot « modèle » qui peut recouvrir plusieurs acceptions.Se-
lon le dictionnaire Larousse, il peut s’agir tout autant de caractériser « ce qui
est donné pour servir de référence, de type » ou de « ce qui est donné pour
être reproduit » que d’identifier à travers ce terme ce qui possède « cer-
taines qualités ou caractéristiques propres à en faire le type d’une catégo-
rie ». La France, notamment par les valeurs qu’elle défend s’agissant du res-
pect du droit de ses usagers, peut répondre aux deux premières définitions.
quand bien même, certains considèreraient que ce n’est pas le cas, il ne fait
aucun doute que l’histoire administrative française montre des singularités
au regard des autres pays et qu’en ceci, la France apparaît également comme
un modèle, avec ses spécificités.
Il importe tout autant de revenir sur la notion d’administration numérique.
Ainsi, selon les systèmes juridiques, la transformation de l’administration
par les technologies de l’information et de la communication résultera d’un
processus d’e-governance, d’e-government, d’administration électronique,
voire désormais d’administration numérique ou « digital administration ».
La transformation par le numérique des administrations publiques ne ren-
voie donc pas à une réalité unique.
Ces différences d’approche résultent de l’étendue des domaines qu’on en-
tend conférer à l’impact de la révolution numérique sur nos systèmes de
gouvernance publique.
Cette évolution peut dans un premier temps être envisagée à partir d’une
conception large, avec la notion d’e-governance ou gouvernance numé-
rique, pour souligner l’étendue des activités publiques qui est affectée par le
numérique. La gouvernance numérique caractérise non seulement l’impact
du numérique sur le processus d’optimisation continue des services publics
délivrés et sur la participation aux processus électoraux, mais aussi plus lar-
gement l’amélioration de la gouvernance publique grâce aux technologies,
à l’Internet et aux nouveaux médias. Outre la modernisation de la gestion
publique et la rationalisation des dépenses qu’elle induit, cette transforma-
o
RIMD–n 4–2013
   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55