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46 R e v u ed el ’ I n s t i t u td uM o n d ee td udéveloppement
consécutive – se réunissait la communauté mondiale des « hackers ». Plus
de 6000 champions de la navigation plus ou moins illégale sur la Toile, ve-
nus de tous les horizons, présentaient leurs derniers exploits techniques. La
Conférence DEFCON 2012 a suscité un engouement tout spécial puisque
pour la première fois, le général Alexander, patron du commandement
militaire américain CyBERCOM, et tout puissant Directeur de l’Agence de
renseignement électronique (National Security Agency), est venu en per-
sonne… en jeans et en T-shirt… « faire l’article » de la NSA et encourager
tous ces jeunes gens à s’enrôler dans son agence et à participer à la défense
de la grande Amérique : succès garanti.
Depuis plusieurs années, la « cyber warfare » ou guerre cybernétique est
un sujet très prisé des médias. Les jeunes générations consommatrices de
nouvelles technologies viennent chaque jour renforcer la communauté in-
formelle des « hackers ». Toujours plus nombreux sont ceux qui rêvent de
violer les sites du FBI ou de la CIA. La réalité dépasse souvent la fiction de
certains films et les services de sécurité de nombreux pays occidentaux ont
su développer des capacités de lutte contre la nouvelle cybercriminalité. Il
n’est donc pas étonnant que le monde militaire et les organisations intégrées
de ce type comme l’OTAN prennent peu à peu conscience de l’existence de
la menace et des vulnérabilités de réseaux que l’on croyait encore naguère
parfaitement protégés.
Dans la mesure où les engagements militaires s’enrichissent désormais sys-
tématiquement de volets d’action plus « civils », il est naturel de voir les
réseaux militaires dits protégés, s’ouvrir sur les réseaux extérieurs parmi
lesquels l’Internet. Pour relever le défi de cette défense élargie, il est permis
de s’interroger de nouveau sur la nature du « Secret-défense ». Si d’aventure,
civils et militaires s’accordaient pour réserver les hauts niveaux de classifi-
cation à des informations, plus rares et plus sensibles, qui le méritent vrai-
ment, l’essentiel du trafic numérique alimenté par les organisations mili-
taires pourrait circuler sur des réseaux plus faciles à défendre.
La France peut espérer au sein de l’Alliance Atlantique apporter une contri-
bution significative dans la montée en puissance de cette nouvelle capa-
cité. Depuis de nombreuses années, notre pays, sensibilisé notamment aux
actions d’espionnage économique, a développé des compétences tech-
niques dans le domaine de la sécurité des systèmes d’information. Le cadre
juridique s’est aussi étoffé. une Agence nationale de sécurité des systèmes
d’information (ANSSI) rattachée au Secrétariat général de la défense et la
sécurité nationale a été créée. Le ministère de la Défense a centralisé son
organisation autour d’une autorité ad hoc : l’Officier général à la cyberdé-
fense. L’ANSSI et le MINDEF travaillent de concert, en relation avec leurs
partenaires de l’Alliance, au développement des capacités de cyberdéfense
de l’OTAN. La sécurisation des systèmes d’information de l’OTAN et ceux
de nos partenaires contribue en effet au niveau de sécurité de l’ensemble.
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RIMD–n 4–2013
consécutive – se réunissait la communauté mondiale des « hackers ». Plus
de 6000 champions de la navigation plus ou moins illégale sur la Toile, ve-
nus de tous les horizons, présentaient leurs derniers exploits techniques. La
Conférence DEFCON 2012 a suscité un engouement tout spécial puisque
pour la première fois, le général Alexander, patron du commandement
militaire américain CyBERCOM, et tout puissant Directeur de l’Agence de
renseignement électronique (National Security Agency), est venu en per-
sonne… en jeans et en T-shirt… « faire l’article » de la NSA et encourager
tous ces jeunes gens à s’enrôler dans son agence et à participer à la défense
de la grande Amérique : succès garanti.
Depuis plusieurs années, la « cyber warfare » ou guerre cybernétique est
un sujet très prisé des médias. Les jeunes générations consommatrices de
nouvelles technologies viennent chaque jour renforcer la communauté in-
formelle des « hackers ». Toujours plus nombreux sont ceux qui rêvent de
violer les sites du FBI ou de la CIA. La réalité dépasse souvent la fiction de
certains films et les services de sécurité de nombreux pays occidentaux ont
su développer des capacités de lutte contre la nouvelle cybercriminalité. Il
n’est donc pas étonnant que le monde militaire et les organisations intégrées
de ce type comme l’OTAN prennent peu à peu conscience de l’existence de
la menace et des vulnérabilités de réseaux que l’on croyait encore naguère
parfaitement protégés.
Dans la mesure où les engagements militaires s’enrichissent désormais sys-
tématiquement de volets d’action plus « civils », il est naturel de voir les
réseaux militaires dits protégés, s’ouvrir sur les réseaux extérieurs parmi
lesquels l’Internet. Pour relever le défi de cette défense élargie, il est permis
de s’interroger de nouveau sur la nature du « Secret-défense ». Si d’aventure,
civils et militaires s’accordaient pour réserver les hauts niveaux de classifi-
cation à des informations, plus rares et plus sensibles, qui le méritent vrai-
ment, l’essentiel du trafic numérique alimenté par les organisations mili-
taires pourrait circuler sur des réseaux plus faciles à défendre.
La France peut espérer au sein de l’Alliance Atlantique apporter une contri-
bution significative dans la montée en puissance de cette nouvelle capa-
cité. Depuis de nombreuses années, notre pays, sensibilisé notamment aux
actions d’espionnage économique, a développé des compétences tech-
niques dans le domaine de la sécurité des systèmes d’information. Le cadre
juridique s’est aussi étoffé. une Agence nationale de sécurité des systèmes
d’information (ANSSI) rattachée au Secrétariat général de la défense et la
sécurité nationale a été créée. Le ministère de la Défense a centralisé son
organisation autour d’une autorité ad hoc : l’Officier général à la cyberdé-
fense. L’ANSSI et le MINDEF travaillent de concert, en relation avec leurs
partenaires de l’Alliance, au développement des capacités de cyberdéfense
de l’OTAN. La sécurisation des systèmes d’information de l’OTAN et ceux
de nos partenaires contribue en effet au niveau de sécurité de l’ensemble.
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