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Revue de l’Institut du Monde et du Développement | 5
ÉDITORIAL
e
REPENSER LE DÉVELOPPEMENT AU XXI SIÈCLE
François-Xavier de PERTHUIS de LAILLEVAULT
Réduire la pauvreté dans le monde constitue le défi majeur des politiques au
e
XXI siècle. Même si au niveau mondial, sur la période 1981 et 2005, le nombre
1
de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté s’est réduit d’un milliard et neuf
cents millions à un milliard et quatre cents millions, il n’en demeure que la pau-
vreté caractérise 26 % de la population mondiale. En Afrique subsaharienne,
c’est près de 50 % de la population qui vit avec moins de 1,25 US dollar par jour.
Si l’on considère le seuil de pauvreté de 2,5 US dollars par jour, ce sont un peu
plus de trois milliards de personnes, soit 57,6 % de l’humanité, qui sont concer-
nés. De par son ampleur, sa diversité et sa localisation, la réduction de la pauvre-
té constitue désormais une finalité de tout gouvernement démocratique et égale-
ment une des problématiques contemporaines des plus complexes. D’autant plus
que le contexte actuel se caractérise par une crise financière, économique et
sociale au niveau mondial. Depuis environ une dizaine d’années, l’aide publique
au développement a fortement évolué, privilégiant pour certains bailleurs l’appui
budgétaire global et sectoriel au détriment de l’aide projet tandis que, nombre de
pays, parmi notamment certains pays les plus aidés per capita, restent enlisés
dans un marasme économique, social et politique.
Dans le contexte de crise actuel, la problématique du développement écono-
mique et social s’est déplacée dans les économies dites « industrialisées » pour
devenir un enjeu de développement durable pour les économies occidentales.
Aux États-Unis, économie locomotive de la croissance mondiale, la dernière
décennie a vu croître de façon continue le nombre de pauvres de plus de quinze
millions de personnes, passant de trente et un et six cents millions en 2000 à
2
quarante-six millions et deux cent mille en 2010, soit un taux de pauvreté de
15,1 %. En 2008, 17 % de la population européenne vivait sous le seuil de pau-
vreté. Au niveau des pays, l’incidence de pauvreté est très diversifiée, les taux les
1 Selon les données de la Banque mondiale qui utilise un seuil d’extrême pauvreté fixé à 1,25 US
dollar par jour et par habitant.
2 En 2010 le seuil de pauvreté mensuel était de 928,25 dollars pour une personne seule (soit
l’équivalent de 666 euros) et de 1 185 dollars pour un couple sans enfant (soit 851 euros).
RIMD – n o 2 – 2011
ÉDITORIAL
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REPENSER LE DÉVELOPPEMENT AU XXI SIÈCLE
François-Xavier de PERTHUIS de LAILLEVAULT
Réduire la pauvreté dans le monde constitue le défi majeur des politiques au
e
XXI siècle. Même si au niveau mondial, sur la période 1981 et 2005, le nombre
1
de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté s’est réduit d’un milliard et neuf
cents millions à un milliard et quatre cents millions, il n’en demeure que la pau-
vreté caractérise 26 % de la population mondiale. En Afrique subsaharienne,
c’est près de 50 % de la population qui vit avec moins de 1,25 US dollar par jour.
Si l’on considère le seuil de pauvreté de 2,5 US dollars par jour, ce sont un peu
plus de trois milliards de personnes, soit 57,6 % de l’humanité, qui sont concer-
nés. De par son ampleur, sa diversité et sa localisation, la réduction de la pauvre-
té constitue désormais une finalité de tout gouvernement démocratique et égale-
ment une des problématiques contemporaines des plus complexes. D’autant plus
que le contexte actuel se caractérise par une crise financière, économique et
sociale au niveau mondial. Depuis environ une dizaine d’années, l’aide publique
au développement a fortement évolué, privilégiant pour certains bailleurs l’appui
budgétaire global et sectoriel au détriment de l’aide projet tandis que, nombre de
pays, parmi notamment certains pays les plus aidés per capita, restent enlisés
dans un marasme économique, social et politique.
Dans le contexte de crise actuel, la problématique du développement écono-
mique et social s’est déplacée dans les économies dites « industrialisées » pour
devenir un enjeu de développement durable pour les économies occidentales.
Aux États-Unis, économie locomotive de la croissance mondiale, la dernière
décennie a vu croître de façon continue le nombre de pauvres de plus de quinze
millions de personnes, passant de trente et un et six cents millions en 2000 à
2
quarante-six millions et deux cent mille en 2010, soit un taux de pauvreté de
15,1 %. En 2008, 17 % de la population européenne vivait sous le seuil de pau-
vreté. Au niveau des pays, l’incidence de pauvreté est très diversifiée, les taux les
1 Selon les données de la Banque mondiale qui utilise un seuil d’extrême pauvreté fixé à 1,25 US
dollar par jour et par habitant.
2 En 2010 le seuil de pauvreté mensuel était de 928,25 dollars pour une personne seule (soit
l’équivalent de 666 euros) et de 1 185 dollars pour un couple sans enfant (soit 851 euros).
RIMD – n o 2 – 2011
